John Rech remplace Danielle Igniti à la tête du Centre culturel Opderschmelz. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

John Rech remplace Danielle Igniti à la tête du Centre culturel Opderschmelz. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

La Ville de Dudelange sait mettre les personnalités locales sur le devant de sa scène culturelle. La nomination de John Rech à la tête du Centre culturel Opderschmelz en atteste. Nous l’avons invité à déjeuner sur place, à Loxalis, le restaurant des frères Vaccaro.

Tant au sens propre – il en porte régulièrement – qu’au sens figuré, John Rech a enchaîné les casquettes tout au long de son parcours professionnel. À la fois artiste et organisateur, le Dudelangeois a connu le devant de la scène, comme ses coulisses.

Avant de remplacer en janvier dernier la truculente Danielle Igniti à la tête de l’Opderschmelz, l’une des institutions musicales les plus courues du pays, il a fait ses armes auprès d’un éventail assez varié de structures. Jeune attaché parlementaire d’abord, il enchaîne avec près de dix ans de copywriting pendant lesquels il intègre l’organisation de la Fête de la musique de Dudelange.

Il en obtient la charge plus officielle quelques années plus tard en rejoignant le service culturel municipal. Si on y ajoute deux formations musicales ainsi qu’une expérience d’entrepreneur en tant que tour manager, on comprend que John aime varier les plaisirs, au travail comme dans l’assiette: «J’apprécie surtout une cuisine simple avec de bons produits, c’est pour cela que j’aime venir ici à Loxalis. Mais j’ai aussi un penchant pour la gastronomie italienne, thaï, nikkei et japonaise…»

Du noir, du cru et des bons crus

L’un des grands projets de l’année d’Opderschmelz, auquel John Rech va apporter une attention toute particulière, est le festival Touch of Noir, qui débutera le 14 novembre. Alors qu’il confie raffoler du cru, qu’il s’agisse de viande ou de poisson – ce qui explique probablement le choix d’un joli carpaccio de bœuf en entrée –, le jeune quadragénaire explique également que ce festival sera «un brassage entre différents secteurs culturels, très actuel et enthousiaste. On veut faire du noir sans en broyer!»

Une punch­line bien préparée, annoncée avec le sourire en trinquant, en accord avec un cru local bien choisi. Le local, voilà également une valeur phare de sa personnalité. Dudelange, sa population, ses artistes, ses restaurateurs, il les côtoie au quotidien. Et c’est avant tout «avec eux et pour eux» qu’il souhaite inscrire son action en tant que directeur d’Opderschmeltz.

Rigatoni à l’espadon et gambas. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Rigatoni à l’espadon et gambas. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Respecter le passé pour avancer sereinement

Pour la suite du déjeuner, notre invité succombe aux plaisirs de son passé avec un beau plat de pâtes italiennes: des rigatoni à l’espadon, gambas, petits légumes de saison et pesto à la pistache et au basilic. Il raconte: «Mon plus vieux souvenir culinaire, ce sont les délicieux gnocchis de notre voisine Dora, quand j’étais petit et qu’on habitait le quartier italien.»

Ce respect des traditions et du «savoir d’où l’on vient», celui qui a organisé sa 26e Fête de la musique cette année veut l’appliquer également à la direction du centre culturel qu’il a vu naître: «J’étais au service culturel lorsque l’Opderschmelz a été inauguré en 2006. Je connais son but, sa mission de proximité et d’excellence, et j’ai un grand respect pour ce qui a été accompli jusqu’à maintenant. À moi d’imposer ma patte à présent et de proposer une programmation toujours plus pertinente.»