«Nous n’avons quasiment pas besoin d’éteindre les lumières ici, nous les allumons le dimanche soir et nous les éteignons le samedi soir»: le sourire aux lèvres, Georges Eischen illustre le rythme auquel le grossiste alimentaire La Provençale évolue toute l’année.
En termes de volumes, c’est entre Pâques et la fin juillet que l’activité est la plus soutenue chez le grossiste de Leudelange. «Parce qu’à ce moment-là, tout le monde travaille. Il y a les fêtes foraines et beaucoup d’activités extérieures où les gens doivent se restaurer», illustre l’associé-gérant.
Et en cet été 2022 où les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 se conjuguent au passé, cela se ressent aussi: «Sur l’Horeca, nous connaissons des volumes largement supérieurs à 2019», glisse le responsable, discret sur les chiffres.
Le tour de l’horloge
L’entreprise constitue en quelque sorte le grenier du Luxembourg et de la Grande Région: c’est de là que partent tous les matins les 170 camions à destination des professionnels de la restauration, des collectivités, mais aussi des enseignes de grande distribution. Les commandes sont prises la veille jusqu’à minuit. Une équipe d’opérateurs plurilingues assure le contact téléphonique avec les clients, dont certains optent pour le portail web lancé fin 2019.
«Beaucoup de clients découvrent, sur notre portail, des produits qu’ils ne pensaient pas que l’on proposait, ils décident alors de travailler avec nous», explique le responsable. Les particuliers aussi peuvent y passer commande puisque l’entreprise propose .
Ces commandes sont préparées par une armée de préparateurs, guidés dans leur tâche par un outil numérique, mais aussi des robots élévateurs qui – dans la réserve congélateur à -21°C, vont chercher les références les plus haut perchées.
Le reste des 40.000 références se répartit entre le stock du frais, où le mercure pointe à 2,9°C, celui des fruits et légumes où il atteint 5°C et enfin le stock dédié aux produits secs où la température remonte considérablement.
Un petit peu plus loin, le cliquetis des cagettes se fait entendre sur un circuit automatisé. Consignés, ces objets clés de toutes les livraisons sont nettoyés avant d’être réutilisés.
Un grand magasin, mais un volume discret
«Le magasin représente 7% de l’activité, et la moitié sont des clients professionnels», dit Georges Eischen: bref, les particuliers restent une clientèle de niche, mais sur laquelle l’enseigne ne crache pas. Elle a d’ailleurs étendu ses horaires d’ouverture jusqu’à 17h, permettant aux détenteurs d’une carte de compte client d’y accéder sans toutefois se positionner sur le même créneau horaire que les supermarchés.
Quant aux linéaires, ils restent fournis malgré les tensions existantes sur certains produits. «Nous avons augmenté nos stocks et notre capacité de stockage», explique Georges Eischen. La Provençale loue actuellement un entrepôt non loin de son quartier général et ses acheteurs jonglent entre différents fournisseurs pour tenter de maintenir les stocks.
Par exemple pour les huiles végétales, celle s’écoulait mi-juillet avec une limite de 200 litres par jour et par client. L’enseigne ajoute observer des tensions sur l’huile de colza, en réaction à la forte demande. «Ça se dérègle un peu, mais c’est normal», temporise notre interlocuteur.
Cet été, une centaine d’étudiants jobistes viennent prêter main-forte aux 1.500 salariés de l’entreprise. Celle-ci a acheté et projette de s’y agrandir. L’enseigne fondée en 1969 affiche résolument un appétit prononcé pour la croissance.
La suite de notre série estivale .