Une restructuration qui fait grincer des dents au niveau des syndicats. (Photo: Shutterstock)

Une restructuration qui fait grincer des dents au niveau des syndicats. (Photo: Shutterstock)

Les syndicats et la direction de RTL Group s’opposent à coups de communiqués de presse au sujet de la restructuration annoncée dans le groupe. Les uns annoncent 94 suppressions de poste, les autres une cinquantaine. Seule certitude: le siège reste à Luxembourg.

Annoncée fin août, la restructuration au sein de RTL Group serait entérinée par le conseil d’administration, selon les syndicats. Le coup de massue est tombé: 94 emplois du Corporate Center de Luxembourg seraient supprimés, annonce l’OGBL dans un communiqué. Ce qui correspond à 84% de l’effectif (de 112, on passe à 18 postes) implanté au Kirchberg.

Des chiffres nuancés par Oliver Fahlbusch, vice-président, et la direction du groupe qui opposent aux syndicats d’autres données: «Selon le projet actuel, le Corporate Center de RTL Group dans sa totalité devrait passer de 192 à 142 employés, dont 44 travailleraient à Cologne et 98 à Luxembourg. Le siège social de RTL Group SA est et demeurera à Luxembourg. Ce n’est pas la même chose que ce qu’affirment les syndicats», ajuste le vice-président du groupe.

Ce dernier rappelle également que des compensations seront négociées pour les travailleurs qui accepteront de déménager leur poste à Cologne. «Les départements concernés sont nombreux: RH, marketing, strategy, le service juridique... Mais nous offrirons un package juste et attractif aux salariés impactés», ajoute Oliver Fahlbusch. 

Aucun impact sur le siège

Les syndicats craignaient également que cette suppression d’emplois mette à mal les accords existants entre le gouvernement luxembourgeois et RTL Group, CLT-UFA et Bertelsmann. Ces accords précisent en effet que le siège du groupe doit être implanté au Luxembourg, comme le rappelait  à l’occasion d’une question parlementaire, le 2 octobre dernier.

«Cet accord stipule, entre autres, que le Luxembourg doit rester le siège de la société. L’une des obligations contractuelles de RTL Group est donc de veiller à ce que l’État luxembourgeois mette à disposition jusqu’à 10 millions d’euros de fonds publics par an pour le programme télévisé luxembourgeois de RTL jusqu’en 2023», précisait le Premier ministre, qui se voulait .

Là encore, la direction du groupe se veut rassurante en réaffirmant qu’il n’est absolument pas question de déplacer le siège social de RTL ailleurs qu’au Luxembourg, comme le stipule cet accord.

Les syndicats s’estiment floués

Les syndicats s’estiment encore floués dans la négociation en cours, qui n’en serait finalement pas vraiment une. «La délégation du personnel et les syndicats estiment que le processus de consultation du conseil d’administration et de la direction était une simple formalité, et que la décision de restructuration avait déjà été prise», déplorent les syndicats, dans un communiqué.

Dès le 14 octobre prochain, syndicats et direction du groupe lanceront les négociations autour de ces départs. «L’objectif est d’aboutir à un plan social équitable qui comprendra à la fois des mesures de sauvegarde de l’emploi dans d’autres filiales de RTL Group au Luxembourg, une offre de formation continue, ainsi que des indemnités de départ», précise le communiqué de RTL. «De plus, la direction de l’entreprise aspire à des discussions ouvertes et constructives avec la délégation du personnel et les syndicats.»

(Cet article a été actualité à 13h, avec la réaction du vice-président de RTL Group)