52% des emplois ne permettent pas de travailler à distance et 36% des entreprises ne veulent pas que leurs employés le fassent, dit la seule étude exhaustive sur le sujet, parue l’an dernier. (Photo: Shutterstock)

52% des emplois ne permettent pas de travailler à distance et 36% des entreprises ne veulent pas que leurs employés le fassent, dit la seule étude exhaustive sur le sujet, parue l’an dernier. (Photo: Shutterstock)

«Restez chez vous!» Une nouvelle fois, le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), a insisté pour que les gens travaillent ou restent chez eux. Pas si simple.

Une nouvelle fois, ce mardi à la Chambre des députés, le Premier ministre  a rappelé l’urgence de la situation et la nécessité, pour tous ceux qui le peuvent, de rester chez soi.

Le hashtag #resterchezsoi, signe de ralliement de ceux qui se protègent en restant à la maison, est devenu important depuis samedi sur les réseaux sociaux. 

Le Premier ministre n’est pas la seule personnalité à insister.

Seulement, entre vouloir et pouvoir travailler de chez soi, il y a une différence. Laquelle? Difficile à dire avec précision tant les statistiques semblent manquer.

«11% des personnes actives résidentes déclarent télétravailler ‘fréquemment’ au Luxembourg. Leur nombre est cependant en baisse par rapport aux années précédentes (12,7% en 2017, 12% en 2016 et jusqu’à 14% en 2014). Et 19,8% des salariés disent travailler à domicile de temps en temps, .

Dans le détail, 8,5% des salariés recourent au télétravail, contre 38,2% pour les travailleurs indépendants.

Surtout pour le secteur des services

«Nous n’avons pas d’autres statistiques que celles qui figurent à partir de la page 53 ’», répond le Statec, contacté ce mardi par Paperjam. Que dit ce rapport, paru l’an dernier? Que les données ne portent que sur 8.000 résidents interrogés dans le cadre de l’étude, et pas sur les 200.000 frontaliers.

Dans deux tiers des cas, le temps passé en télétravail reste sous la barre des huit heures par semaine. Il est plus fréquent chez les 30-50 ans, plutôt non-Luxembourgeois et à l’éducation supérieure.

«Neuf télétravailleurs sur dix occupent un poste dans le secteur des services. Parmi les différentes branches de services, les domaines les plus importants sont: le secteur financier et diverses activités de services aux entreprises (qui emploient plus de 20% des télétravailleurs), le commerce (7%), l’enseignement (10%) et l’administration publique (4%)», disent ces quelques pages.

Et c’est tout. 

Un tiers des entreprises ne veut pas

En juillet 2019, , avait conclu que «88% des salariés déclaraient ne pas avoir l’opportunité de télétravailler: la moitié (52%) du fait de la nature de leur emploi, et les autres (36%) parce que leur entreprise ne le leur permettait pas. Quant aux 12% de salariés ayant l’opportunité de choisir cette méthode de travail, la très grande majorité (80%) pratiquait le télétravail au moins occasionnellement.»

Et encore, parmi ceux qui se mettaient parfois en télétravail, dit la chercheuse, c’était en débordement, c’est-à-dire pour finir des tâches qu’ils n’avaient pas eu le temps de finir pendant leur temps de travail.

Un an plus tôt, , un chiffre indiquait que seul 0,25% des fonctionnaires pouvaient travailler à distance, malgré la possibilité légale qui leur est donnée… depuis 2003. Dans le rapport du ministère de la Fonction publique, un projet pilote montrait 100 agents sur 445 qui effectuaient du travail à distance dans les 13 entités volontaires pour y participer.