Colette Dierick, CEO d’ING Luxembourg et présidente du Retail Banking Cluster de l’ABBL, confirme que la crise sanitaire a encore accéléré les mutations vers la banque digitale. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Colette Dierick, CEO d’ING Luxembourg et présidente du Retail Banking Cluster de l’ABBL, confirme que la crise sanitaire a encore accéléré les mutations vers la banque digitale. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Les avoirs sous gestion ont nettement augmenté en 2019 dans le secteur de la banque de détail. Des institutions qui, pressées par leurs clients, ont encore accéléré leur mutation digitale.

Bilan annuel du secteur, la Retail Banking Survey est élaborée en collaboration par le Retail Banking Cluster de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) et la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Elle couvre 90% de l’activité du secteur de la banque de détail. Selon sa version 2020, l’année  2019 restera dans les annales.

Un faible taux d’investissement des actifs dans des titres

Ainsi, les avoirs sous gestion ont progressé de 7,5% à 86 milliards d’euros, dont 71 milliards collectés auprès de personnes physiques. 80% de ces avoirs sont détenus sur des comptes courants ou sur des comptes épargne. Une constante du marché, où seulement 20% des clients investissent moins de 20% de leurs actifs dans un portefeuille de titres ou tout autre produit d’investissement. Des produits pourtant faciles d’accès, regrette l’ABBL. «Si elle est assez courante en Europe, cette répartition diffère fortement du comportement observé aux États-Unis ou en Asie, où les chiffres sont inversés (20% d’épargne, 80% de produits d’investissement). Cela est dû non seulement à l’aversion générale au risque des Européens, mais aussi à une méfiance envers les marchés boursiers, et probablement à un manque de connaissances», tente d’expliquer l’association.

On note aussi une progression sur le front du crédit avec 7% de prêts en plus. «La bonne nouvelle, c’est que les banques continuent de prêter de l’argent, même dans un environnement de taux bas. C’est là un point essentiel pour continuer à stimuler l’économie», commente l’ABBL. Qui cependant ne donne aucun chiffre concernant l’encours total des prêts. 85% de ces crédits sont hypothécaires. Un marché considéré comme «solide». Mais qui fait quand même l’objet d’une attention soutenue des régulateurs, qui considèrent

Vers une société sans argent liquide

L’étude confirme également la tendance toujours plus forte à la digitalisation.

Le nombre de retraits en espèces réalisés en agence a baissé de 11% et représente désormais 5% de l’ensemble des retraits en espèces (distributeurs et agences), tandis que les virements via e-banking ont augmenté de 8%.

Une mutation demandée par les clients, qui veulent un accès mobile à leurs comptes bancaires, et des outils leur permettent d’effectuer des transactions financières en toute sécurité et sans délai. «Nous avons observé une tendance significative vers la banque numérique ces dernières années, et la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accélérer cette tendance», détaille , CEO d’ING Luxembourg et présidente du Retail Banking Cluster.

Le nombre de clients utilisant des cartes de crédit/débit a augmenté de 2%, porté par le boom des transactions en ligne et par la possibilité de payer par carte dans les points de vente physiques, même pour de petits montants. Un pas de plus vers la société «sans argent liquide» que souhaitent mezza voce les banquiers.

Le secteur de la banque de détail au Luxembourg employait 7.635 personnes au 31 décembre 2019, contre 7.686 en 2018. On compte dans le pays 43 agences pour 100.000 habitants.