L’ABBL et KPMG Luxembourg ont publié début décembre les résultats de leur «». L’étude se concentre sur les stratégies organisationnelles, les outils, les interactions avec les clients et les collaborations, en particulier entre les banques universelles, les banques privées et les fintech.
«Ce que la transformation digitale signifiait pour les banques il y a deux ou trois ans n’est rien comparé à la réalité d’aujourd’hui», commente Xavier Roch Lhotellier, partner, advisory chez KPMG Luxembourg. «La numérisation est désormais la pierre angulaire de la réussite commerciale, l’outil puissant qui permet non seulement de combler les lacunes, mais aussi de débloquer et de stimuler l’avantage concurrentiel.»
KPMG et l’ABBL ont interrogé 23 banques, dont 12 avaient leur siège au Luxembourg. Les banques interrogées géraient plus de 285 milliards d’euros d’actifs et représentaient 50% du marché luxembourgeois. Voici quelques enseignements tirés de l’enquête.
Les banques privées manquent de compétences internes en matière de numérisation
«Il existe un fossé numérique entre les banques universelles et les banques privées», indiquent les résultats de l’enquête. En général, les banques universelles (qui exercent plusieurs types d’activités bancaires) disposent d’un plus grand pouvoir de décision et de compétences internes pour les grands projets, «tandis que les banques privées sont confrontées à davantage de défis en raison de leur autonomie et de leurs ressources limitées».
En outre, les trois quarts (75%) des banques privées ont répondu qu’elles ne disposaient pas des «bonnes compétences internes pour soutenir les projets de transformation numérique au sein de l’entité juridique luxembourgeoise». Les banques universelles, en revanche, ont montré la tendance inverse: 78% ont déclaré avoir les bonnes compétences en interne.
Environ la moitié donne la priorité à la transformation numérique
Les banques luxembourgeoises ont montré des «progrès mitigés» en matière de numérisation, indique l’enquête. «Seules 57% des banques interrogées donnent la priorité à la transformation numérique dans leurs stratégies.»
En outre, il semble y avoir «un écart important entre les attentes numériques et les ressources allouées», selon les résultats. «Près de 60% des répondants allouent moins de 10% de leur budget de formation aux sujets numériques et techniques.» Seulement trois banques sur 10 (30%) ont un responsable de la transformation digitale (ou un rôle équivalent) au sein de l’entité juridique luxembourgeoise.
Plus d’intérêt pour les technologies d’hyperautomatisation
L’utilisation des technologies d’hyperautomatisation, comme l’automatisation des processus (RPA), l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique (ML) et les plateformes low-code, progresse, indique l’enquête. Les niveaux de maturité varient toutefois. Environ un répondant sur cinq (18%) estime que l’hyperautomatisation n’apporte aucune valeur ajoutée, tandis que 27% déclarent utiliser des solutions d’hyperautomatisation, mais de manière limitée.
Le potentiel des fintech
Selon l’enquête, les banques ont une «nette préférence» pour les solutions internes et personnalisées de gestion intégrée des risques (GIR) et de gestion des relations avec les clients. Plus de la moitié (56%) des répondants utilisent actuellement un système IRM personnalisé en interne et 33% utilisent un système IRM manuel en interne, par exemple.
L’enquête note cependant que la fintech est considérée comme un outil qui peut stimuler l’efficacité et aider les banques à répondre à leurs exigences de conformité. Deux tiers (64%) des répondants ont déclaré qu’ils voyaient une utilisation de la collaboration fintech lorsqu’il s’agit de sujets réglementaires.
Cet article a été rédigé initialement en anglais et traduit et édité en français.