Au-delà des chiffres, le fait marquant dans la publication des résultats de Deloitte Luxembourg est que ceux-ci sont pour la première fois inclus dans un Impact Report.
Témoigner des impacts que peut avoir une société sur son environnement n’est pas une chose nouvelle en soi. Deloitte publie son Impact Report depuis trois exercices maintenant. La nouveauté réside dans le fait que les données financières sont cette année incluses dans ce rapport d’impact et ne sont qu’un élément parmi d’autres témoignant d’«un changement de paradigme dans la façon dont le cabinet considère la performance et comment il entend avoir un impact positif allant au-delà des chiffres financiers».
Pour John Psaila, CEO et managing partner de Deloitte Luxembourg, «la raison d’être d’une entreprise va au-delà de ses seuls impacts financiers. Il faut également tenir compte de la manière dont elle œuvre pour devenir une actrice engagée et responsable dans la société dans laquelle elle évolue.»
Ce concept d’entreprise citoyenne est très important dans la vision de l’entreprise, pour qui ce rapport d’impact témoigne «de la concrétisation de cette ambition et partage à la fois les actions entreprises et les objectifs fixés pour la firme, envers nos collaborateurs et avec nos clients». Parmi les hauts faits mis en avant, Deloitte cite l’initiative WorldImpact du réseau, la participation à The Climate Fresk, une série d’ateliers collaboratifs donnant aux collaborateurs de Deloitte les moyens de prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique, ou encore le soutien à des initiatives extérieures, comme Jonk Entrepreneuren Luxembourg.
500 postes à pourvoir
Le concept de développement durable est au cœur de l’Impact Report et se décline sur tous les piliers d’une politique ESG.
Le personnel est évidemment au centre des attentions de la firme. Sur l’exercice écoulé, Deloitte Luxembourg a vu ses effectifs rester stables, aux alentours de 2.300 personnes. Une «stagnation» qui, grâce à la digitalisation, n’a pas empêché la firme de croître. «Mais la demande est là, et nous sommes très actifs en matière de recrutement», explique John Psaila. 500 personnes ont été recrutées lors du dernier exercice, et 500 postes sont actuellement ouverts. «Nous recherchons des compétences qui ne sont pas celles que l’on cherchait il y a 5 ou 10 ans et qui correspondaient à nos métiers de base. Des compétences notamment dans le secteur des technologies, nécessaires pour nous adapter au monde de demain et pour aider nos clients à s’y adapter également.»
Si on considère que la firme a reçu l’an dernier 33.000 candidatures et déjà 20.000 depuis le 1er juin, pourvoir ces postes ne sera pas une tâche insurmontable malgré la traditionnelle guerre des talents qui sévit dans le secteur de l’audit et du conseil.
Recruter pour croître est une chose. Mais Deloitte veut également recruter pour alléger la charge de travail de ses collaborateurs. Une petite «musique» qui se développe sur la Place.
Comme l’indique l’Impact Report 2021, la firme s’engage tout autant en faveur de la formation continue et du perfectionnement de ses salariés, qui se voient proposer une moyenne de 37 heures de formation continue par an, que pour leur santé mentale et leur bien-être. Durant l’exercice 2020-2021, ils se sont vu proposer 470 séances de bien-être et allouer trois jours de congé supplémentaires.
Deloitte a également lancé son programme «Future of Work», alliant un modèle de travail hybride combinant présentiel et télétravail.
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Pour en revenir aux chiffres, l’exercice 2020-2021 ravit John Psaila, car réalisé «dans un contexte qui n’était pas évident. En mars 2020, on n’aurait jamais pensé pouvoir atteindre un tel résultat.»
Les trois lignes de services ont chacune activement contribué à ce résultat, avec l’Audit et l’Assurance en hausse de 7%, l’Advisory et le Consulting de 10%, et la Fiscalité de 4,6%. Une démonstration pour le managing partner de la pertinence du modèle pluridisciplinaire de la firme. «Grâce à un business model équilibré, notre firme a les atouts nécessaires pour répondre à l’incertitude avec confiance. Ce modèle permet de proposer des services de la plus haute qualité à nos clients grâce à une approche transversale de leurs besoins, et de développer une forte expertise ‘cross firm', essentielle pour appréhender pleinement des environnements complexes et fournir ainsi des conseils de pointe.»
Deloitte Luxembourg a su profiter des drivers de croissance que sont l’essor du secteur alternatif, la complexité réglementaire croissante et la digitalisation. Digitalisation que la pandémie a accélérée. Tout comme elle a accéléré l’outsourcing de certains processus opérationnels pour les clients de Deloitte, qui a vu son activité de managed services fortement progresser.
«Le fil conducteur dans tout ça, c’est la durabilité, qui devient un sujet critique pour nos clients et aussi pour nous, en tant qu’employeur et société bien ancrée dans le paysage luxembourgeois.»
L’exercice en cours devrait également être de bonne facture si le deuxième semestre est à l’image du premier. Mais John Psaila donne avant tout la priorité à une croissance «durable et saine» qui puisse donner des gages de stabilité pour l’avenir et qui renforcera encore davantage les solides fondations de la firme.