48% des travailleurs luxembourgeois interrogés par Randstad indiquent qu’ils n’accepteraient pas un emploi s’il ne permettait pas une flexibilité horaire.  (Photo: Shutterstock)

48% des travailleurs luxembourgeois interrogés par Randstad indiquent qu’ils n’accepteraient pas un emploi s’il ne permettait pas une flexibilité horaire.  (Photo: Shutterstock)

Les résultats de la dernière étude de Randstad ne contrediront pas les récents rapports sur la perception du travail: les travailleurs placent en première préoccupation leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Et trouver un sens à son travail devient presque aussi important que le salaire.

L’entreprise de recrutement publie ce jeudi son dernier Workmonitor, une étude menée auprès de 27.000 travailleurs dans 34 pays, avec un échantillon de 500 travailleurs luxembourgeois. Si, comme la plupart des études sur ce sujet, elle souligne l’importance de la work-life balance pour les salariés, notamment les plus jeunes, elle met en lumière d’autres éléments qui préoccupent les travailleurs. 

Premier chiffre notable: 72% des Luxembourgeois interrogés indiquent que l’évolution de leur carrière n’est plus leur priorité, contrairement à l’équilibre vie professionnelle/vie privée. Dans le détail, 48% d’entre eux seraient même prêts à conserver leurs fonctions sans évolution si aucune opportunité ne se présentait. «Par ailleurs, 35% des travailleurs ne souhaitent pas assumer de fonctions managériales», précise le rapport. 

En sont-ils moins ambitieux? Pas du tout, indique le Workmonitor. 64% des travailleurs luxembourgeois interrogés se considèrent tout de même «ambitieux». Et chez les plus jeunes, ceux de la génération Z, ils sont même 86% à se définir ainsi, mais le rapport précise que «cette ambition ne se limite pas à gravir les échelons hiérarchiques et leur motivation n’est pas nécessairement guidée par des promotions».  

L’ambition: s’enrichir dans un cadre qui a du sens

Ambition ne rime donc pas toujours avec promotion. Pour les travailleurs luxembourgeois interrogés par Randstad – et cela se vérifie aussi au niveau international selon les résultats de l’étude complète –, elle se définit plutôt selon plusieurs critères pour créer un cadre qui a du sens pour le travailleur. Certes, le salaire reste un facteur-clé pour l’extrême majorité (95%), mais l’enrichissement en termes de compétences est aussi un point important pour les salariés. «77% considèrent les possibilités de formation et de développement comme importantes et 18% déclarent qu’ils quitteraient leur emploi si on ne leur offrait pas des opportunités d’apprentissage et de développement pour améliorer leurs compétences.» 

Plus globalement, le bien-être au travail et le partage de valeurs avec l’entreprise sont aussi des éléments importants pour les travailleurs. Selon la moitié d’entre eux, il en va de la responsabilité de l’employeur d’instaurer de l’équité et de la diversité au sein de l’entreprise, et 27% d’entre eux seraient prêts à refuser un emploi dans une entreprise qui ne cultiverait pas ces valeurs. 

L’étude souligne à ce titre «un certain malaise», puisque 21% des répondants estiment que leur génération n’est pas comprise par l’employeur. Chez les plus jeunes, la gen Z, ce chiffre atteint 31%. Ainsi, 44% d’entre eux «déclarent cacher des aspects d’eux-mêmes au travail» et près d’un tiers n’ose pas partager ses points de vue. Un point important selon Randstad: «Ce sont des informations à ne pas négliger car 45% des travailleurs affirment qu’ils quitteraient leur emploi s’ils n’éprouvaient pas un sentiment d’appartenance.»

Le grand enjeu reste la flexibilité

Comme s’il fallait encore le prouver, Randstad rappelle que la flexibilité reste un enjeu majeur pour les travailleurs, au Luxembourg comme en Europe, et 48% n’accepteraient pas un emploi s’il ne permettait pas une flexibilité horaire. 

La flexibilité demandée ne concerne pas seulement le temps de travail, mais aussi le lieu. 36% des travailleurs considèrent que leur employeur n’est pas assez flexible sur ce point. «Alors que 39% des répondants aimeraient idéalement travailler au bureau trois jours par semaine, seuls 24% bénéficient de ce mode d’organisation», souligne le Workmonitor. Pour 26%, la possibilité de télétravailler est devenue un critère non négociable. 

Une évolution majeure est par ailleurs pointée par Randstad pour cette année. Alors que la sécurité de l’emploi est un facteur-clé pour 93% des salariés, ils sont beaucoup plus inquiets qu’auparavant à l’idée de perdre leur emploi (46% cette année contre 14% en 2023).