Le Luxembourg demeure un maillon du trafic international de stupéfiants, en dépit d’une diminution des quantités saisies en 2024. C’est ce qu’indique la réponse conjointe des ministres des Affaires intérieures, (CSV), et des finances, (CSV), à une question parlementaire posée par le député (Piraten).
Au total, 71,7kg de drogues ont été interceptés sur le territoire en 2024, un volume en net recul par rapport aux années précédentes et le plus faible enregistré depuis cinq ans. Une année qui semble une exception puisque ce chiffre est d’ores et déjà largement dépassé en 2025 avec et . Un total 18 fois supérieur à celui de l’année passée.
Ces chiffres, précisent les ministres, ne reflètent qu’une partie de la réalité: ils ne prennent en compte que les quatre substances les plus fréquemment interceptées. Aucune estimation précise de la valeur des saisies n’est possible, les prix variant fortement selon la qualité et les conditions de revente.
Différents canaux
Les saisies réalisées par la police proviennent en majorité du trafic routier, notamment aux points de passage frontaliers. À l’inverse, les douanes interceptent davantage de stupéfiants dans le fret aérien, en particulier via les colis postaux. «Cette différence est liée aux missions spécifiques de chaque administration», précisent les ministres.
Quant à l’origine géographique des drogues, la police relève que la plupart des produits saisis dans la rue proviennent des Pays-Bas et de la Belgique. Du côté des douanes, les cargaisons détectées par voie aérienne proviennent souvent de pays tiers.
Une coopération renforcée
«Le Luxembourg reste un pays de transit», affirment les deux ministres. «Les drogues interceptées ne sont généralement pas destinées au marché local, mais ne font que transiter par le pays.» Pour contrer cette situation, la coopération internationale demeure une priorité stratégique du gouvernement. Le Luxembourg prévoit ainsi de mettre à jour ses accords bilatéraux avec la France et l’Allemagne, afin de mieux répondre aux nouveaux enjeux liés au trafic. Sur le terrain, des opérations conjointes sont déjà menées avec la Belgique, les Pays-Bas et la France, notamment dans le cadre du programme Hazeldonk, qui coordonne des contrôles à l’échelle transfrontalière.
Les douanes luxembourgeoises participent également depuis 2024 à la EU Customs Alliance for Borders Expert Team, une initiative européenne visant à renforcer les capacités de détection aux frontières extérieures de l’Union – aéroports, ports, ou frontières terrestres. Des échanges réguliers ont aussi lieu avec Europol et les services d’enquête des pays voisins.
Enfin le Luxembourg participe aux travaux du Conseil de l’Union européenne via le Law Enforcement Working Party, et à la priorité «trafic de stupéfiants» de la plateforme Empact, qui fédère les efforts de lutte contre la criminalité organisée en Europe.