Plus des deux tiers des gestionnaires de fonds alternatifs ont été confrontés à des amendes ou à des sanctions liées à la lutte contre le blanchiment d’argent au cours des deux dernières années, et près de neuf sur dix s’attendent à ce que leur organisation mette davantage l’accent sur la gestion de la lutte contre le blanchiment au cours des deux prochaines années en raison de l’escalade des risques, a déclaré Ocorian, un fournisseur de services de réglementation et de mise en conformité. L'enquête, menée auprès de 101 dirigeants seniors et de responsables de la conformité d'entreprises gérant un total de 132 milliards de dollars d'actifs sous gestion, a mis en évidence une augmentation significative des risques de blanchiment d'argent, 73% des répondants signalant une augmentation au cours des deux dernières années. Notamment, 16% ont observé une augmentation spectaculaire de ces risques.
Les résultats de l’enquête, publiés le mardi 13 février, indiquent que, bien que 99% des gestionnaires de fonds alternatifs affirment que la gestion de la lutte contre le blanchiment d’argent fait l’objet d’une attention particulière de la part de leur direction et de leur conseil d’administration, environ 70% d’entre eux ont été pénalisés par des amendes ou des sanctions liées à des infractions à la législation sur le blanchiment d’argent au cours des deux dernières années. En outre, une petite fraction (4%) a fait état d’enquêtes ou de visites réglementaires au cours de la même période.
Ocorian a noté qu’une grande majorité, 87%, prévoit une intensification de l’attention portée par leur organisation à la gestion de la lutte contre le blanchiment d’argent au cours des 24 prochains mois, près d’un quart d’entre eux s’attendant à une augmentation considérable. Cette évolution répond à la fois aux risques croissants et au paysage répressif actuel. La formation semble être un point fort pour ces organisations, 93% des personnes interrogées étant convaincues de l’adéquation de la formation de leur personnel en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, selon Ocorian. Néanmoins, un petit pourcentage (6%) estime qu’il y a encore des progrès à faire. L’étude a également révélé que les gestionnaires de fonds alternatifs sont largement favorables (94%) à l’adoption de solutions logicielles de lutte contre le blanchiment d’argent afin d’améliorer l’efficacité et de rationaliser les processus internes.
Joe French, directeur général et responsable de la lutte contre la criminalité financière chez Ocorian, s’est dit préoccupé par le nombre élevé d’amendes et de sanctions liées à la lutte contre le blanchiment parmi les entreprises interrogées. Il a également noté leur réticence à demander des examens indépendants pour améliorer leur infrastructure de lutte contre ce fléau.
M. French a souligné l’importance d’une approche proactive de la gestion de la lutte contre le blanchiment d’argent, en insistant sur les difficultés à recruter du personnel compétent en matière de conformité et à se tenir au courant des réglementations en vigueur dans les différentes juridictions. Il a préconisé une stratégie de «trois lignes de défense» pour renforcer les entreprises contre les risques liés à la lutte contre le blanchiment d’argent: «Premièrement, mettre en œuvre des procédures, des politiques et des formations solides; deuxièmement, les contrôler de manière exhaustive; et enfin, les examiner et les remettre en question par le biais d’un audit indépendant.»
Les cadres interrogés travaillaient dans des sociétés d'investissement alternatif situées au Brésil, en Allemagne, à Hong Kong, à l'île Maurice, au Qatar, en Arabie saoudite, à Singapour, en Turquie, aux Émirats arabes unis, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Cet article a été mis à jour le 15 février 2024 à 9h, pour ajouter le nombre de cadres interrogés et les pays où ils étaient situés.
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.