4.889 résidents sont décédés l’an dernier au Luxembourg, rapporte le Statec. Soit une contraction annuelle de 2,6%. Parmi ces défunts, un quart étaient non luxembourgeois. Parce qu’il est trop tard pour s’informer sur le sujet lorsqu’on le vit, voici quelques éléments à savoir pour préparer, au mieux, la fin de sa vie au Luxembourg.
Anticiper sa fin de vie
L’euthanasie et le suicide assistés sont autorisés au Luxembourg depuis 2009 pour toutes les personnes en situation médicale sans issue, qu’elles résident au Luxembourg ou à l’étranger, pour autant que leur médecin traitant soit basé au Grand-Duché.
Il vaut mieux établir préalablement des dispositions de fin de vie et les faire enregistrer auprès de la Commission nationale de contrôle et d’évaluation. Elles peuvent être modifiées à tout moment et une demande de confirmation de la volonté du déclarant est demandée tous les cinq ans. En cas d’incapacité physique permanente de rédiger et signer ses dispositions de fin de vie, le requérant peut s’entourer de deux témoins.
Communiquer ses choix
Mieux vaut partager ses préférences quant aux modalités de funérailles avec ses proches. Jadis rare, la crémation gagne du terrain au Luxembourg et l’on se rapproche du ratio 50-50 avec les inhumations, confirme Cyrille Bellwald, attaché à la direction aux Pompes funèbres Erasmy. «L’incinération est surtout répandue au Centre et au Sud du Luxembourg, tandis que plus on monte vers le Nord, plus les enterrements “traditionnels” sont nombreux», indique-t-il.
Il arrive que des cérémonies d’adieu aient lieu autour de l’urne une semaine ou deux après la crémation.
Au Luxembourg, il n’existe pas de séances de recueillement au funérarium comme cela se fait en France ou en Belgique par exemple. Les dépouilles reposent en morgue (majoritairement municipales) avant les funérailles. «Il arrive que des cérémonies d’adieu aient lieu autour de l’urne une semaine ou deux après la crémation», explique Cyrille Bellwald. L’inhumation ou la crémation doit avoir lieu entre 36 et 72 heures suivant le décès selon la loi. Le délai peut toutefois être prolongé sur demande auprès du ministère de la Santé.
Préparer sa succession
Dès l’âge de 16 ans, il est possible de faire un testament, mais soulignons qu’entre 16 et 18 ans, le déclarant peut disposer de la moitié de ses biens par ce biais. Qu’il soit olographique, authentique ou mystique, le testament a la même valeur et définit le ou les légataires de son patrimoine. «Le testament olographe est le type de testament le plus utilisé», indique la Chambre des Notaires.
L’Administration de l’enregistrement, des domaines et la TVA tient un registre central auprès duquel les héritiers peuvent obtenir les renseignements d’inscription sur présentation de l’acte de décès ou d’un jugement constatant le décès. «Les testaments authentiques et mystiques sont conservés au rang des minutes du notaire. Les retrouver ne pose aucune difficulté», ajoute la Chambre des Notaires.
Des droits de succession compris entre 0% et 15%
Au Luxembourg, le taux de base des droits de succession s’élève à 0% en ligne directe, mais aussi entre époux et partenaires liés par une déclaration de partenariat, si elle est inscrite depuis au moins 3 ans avant l’ouverture de la succession. À noter que ce taux monte à 9% dans le cas d’une adoption simple entre l’adoptant et l’adopté, mais peut descendre à 0% en cas d’adoption plénière où la filiation adoptive se substitue à celle d’origine. Le taux peut s’élever à 15% pour un legs à toute autre personne sans lien de parenté avec le défunt.
Accompagner un proche en fin de vie
Au Luxembourg, les salariés bénéficient de trois jours de congés extraordinaires dans le cas du décès de leur conjoint, de même qu’un parent au premier degré (parent, beau-parent, enfant et bel enfant). Un congé d’accompagnement inscrit au titre des congés spéciaux peut aussi être demandé en cas de maladie grave en phase terminale d’un parent au premier degré, d’un frère ou d’une sœur ainsi que du conjoint. Ce congé de cinq jours est fractionnable, mais nécessite l’accord de la CNS.
Où reposer?
Chaque commune au Luxembourg dispose d’au moins un cimetière. Y reposent les personnes ayant choisi l’inhumation, mais aussi la crémation puisque des columbariums et des pelouses de dispersion des cendres sont aménagés.
Depuis quelques années, les cimetières forestiers se développent au Luxembourg. Les cendres des défunts sont dispersées au pied d’un arbre et leurs proches peuvent venir s’y recueillir. De cinq défunts à ses débuts en 2014, à 24 l’an dernier, le cimetière forestier de la Ville de Luxembourg à Cessange connaît une demande croissante, observe la bourgmestre (DP). Celle-ci estime toutefois qu’il reste de la place en suffisance puisque la deuxième des quatre parcelles commence à être utilisée pour les besoins de cette activité. Au total, le cimetière s’étend sur 2,5 hectares répartis sur quatre terrains.
Les frais funéraires
Difficile d’évaluer le prix de funérailles au Luxembourg tant les options sont nombreuses. Mais une chose est certaine: la CNS octroie une indemnité funéraire. Elle s’élève actuellement à 1.140,11 euros et couvre les frais liés à un enterrement social, explique Cyrille Bellwald. «Si on opte pour une incinération avec dispersion, il faut tabler sur le double du montant de cette indemnité», ajoute-t-il.
Les entreprises de pompes funèbres proposent des contrats de prévoyance décès permettant de régler au préalable tous les détails de ses funérailles, dont certaines sans indexation des tarifs au moment du décès.