La pandémie a nettement délabré la santé mentale des salariés au Luxembourg, indique la Chambre des salariés. (Illustration : Shutterstock)

La pandémie a nettement délabré la santé mentale des salariés au Luxembourg, indique la Chambre des salariés. (Illustration : Shutterstock)

La Chambre des salariés alerte sur la santé mentale et le bien-être des travailleurs au Luxembourg dans son Panorama social 2023 qui résume la situation économique et sociale du pays de l’an passé.

Jamais les pensées suicidaires des employés n’avaient été aussi nombreuses. Selon le Panorama social de la Chambre des salariés publié récemment, 6,8% des employés travaillant en 2022 ont pensé à commettre l’inconcevable. Le résultat est inquiétant et en hausse par rapport à l’année précédente (6,1%).

Les burn-outs ont diminué par rapport à 2021, mais restent conséquents (38,4 sur 100) selon le Panorama social. Un phénomène qui touche principalement le secteur de la finance et du tertiaire. L’Association de santé au travail du secteur financier et tertiaire (ASTF) avait déjà souligné ce problème en 2021, lorsqu’elle s’était aperçue que 43,5% d’employés étaient à risque.

Le constat s’est aggravé après la pandémie. D’après le Panorama social, la satisfaction et la motivation des employés à se rendre au travail sont plus basses qu’avant la crise sanitaire, mais le rapport précise également que la véritable césure pour les salariés s’est faite dès 2016. On constate dans le rapport que l’évolution globale du bien-être émotionnel chez les travailleurs n’est que de 66% en 2022 contre 73% avant le Covid. Nos voisins français et allemands ne se portent guère mieux avec respectivement un bien-être de 63 et 60%.

Les jeunes les plus touchés

La santé mentale des jeunes reste la plus préoccupante avec seulement six employés sur dix qui se considèrent «bien dans leur peau». Plus préoccupant encore, une personne sur quatre de moins de 24 ans à un état émotionnel détérioré voir un risque de dépression modéré.

Ce mal-être général incite de nombreuses personnes à changer de poste. avait souligné que 24% des salariés avaient l’intention de changer d’emploi dans un avenir proche. Cette volonté se retrouve principalement chez les jeunes travailleurs, 36% des 16-34 ans ont souhaité prochainement mettre un terme à leur job en 2022.

Pour que le Luxembourg garde son statut de l’un des pays les mieux développés économiquement au monde, le gouvernement se doit de s’intéresser à la qualité et aux conditions de travail des salariés, qu’ils soient résidents ou frontaliers et se pencher davantage sur la situation des jeunes qui sont l’avenir de ce pays. Car, ce sont les plus touchés par le chômage, comme le rappelle la présidente de la Chambre des salariés, «leur taux est en effet quatre fois plus élevé que celui de toute la population en âge de travailler».