Les frontaliers ont reçu 14,1 milliards d’euros de revenus du Luxembourg (salaires, traitements et cotisations sociales à charge de l’employeur) en 2021, selon le Statec. Alors que dans le sens inverse, travaillant dans les pays voisins, plus rares, ont reçu 2 milliards d’euros. Soit un déficit de 12,1 milliards d’euros dans la balance des paiements du Grand-Duché.
Dans le détail, 3,6 milliards d’euros sont allés vers la Belgique. La même somme vers l’Allemagne. Et 6,8 milliards d’euros pour la France. À quoi cette somme correspond-elle?
21% dépensés au Luxembourg
Il faut d’abord savoir que, selon les dernières données disponibles qui datent de , un frontalier dépense en moyenne 17% de son revenu brut au Luxembourg. Ce pourcentage est à 16,5% pour les Belges, à 13% pour les Allemands. Mais il monte à 21% pour les frontaliers français.
Le salaire annuel moyen des frontaliers français (sans cotisations sociales à la charge des employeurs) s’élève à 53.100 euros en 2021, celui de leurs homologues belges à 64.800 euros et celui des frontaliers allemands à 65.100 euros.
Mille fois le solde de la ville de Thionville
6,8 milliards d’euros, cela représente mille fois le solde restant à la ville de Thionville en 2021, quand on soustrait ses dépenses (48,1 millions d’euros) de ses recettes (54,9 millions d’euros), selon les données
42 fois les charges de la Ville de Metz
6,8 milliards d’euros correspondent aussi à 42 fois le montant des charges de la ville de Metz en 2021, qui s’élevaient au total à 161 millions d’euros. Avec 165,8 millions d’euros de recettes, le solde restant est de 4,8 millions d’euros.
337 fois les recettes de Longwy
Si l’on se tourne vers la Meurthe-et-Moselle, 6,8 milliards d’euros représentent également 337 fois les recettes de la ville de Longwy (20,126 millions d’euros), qui a enregistré 16 millions d’euros de charges en 2021. Ce qui donne un solde final de 4 millions.
50 fois ce que la France paie en assurance chômage de frontaliers
, le surcoût de dépenses de l’assurance chômage française pour d’anciens travailleurs frontaliers au Luxembourg représentait 135 millions d’euros en 2020. Il faut multiplier ce montant par un peu plus de 50 pour arriver aux 6,8 milliards d’euros que représentent les salaires, traitements et cotisations sociales à charge de l’employeur envoyés du Luxembourg vers la France.
15,5 fois le budget 2018-2030 pour le sillon lorrain
6,8 milliards d’euros, c’est aussi 15,5 fois 440 millions d’euros. Soit 15,5 fois le budget de la France et du Luxembourg pour le financement des projets ferroviaires, le renforcement et l’aménagement du sillon lorrain.
2,4 fois le budget de la mobilité et des travaux publics au Luxembourg
. Moins que la moitié des 6,8 milliards d’euros sortant du pays pour atterrir chez les frontaliers français
et 524,11 millions d’euros d’investissement dans le réseau ferré national et sa maintenance. Font également partie des 2,818 milliards, les 14,537 millions pour le sillon lorrain pour l’année 2023 (le montant de 220 millions n’étant pas ventilé de manière linéaire, mais évoluant selon l’avancement des travaux, explique le ministère).
37,3 fois le budget Interreg Grande-Région de 2021 à 2027
prévoit d’investir 182 millions d’euros du Fonds européen de développement régional (Feder) de l’Union européenne dans des projets de coopération transfrontalière dans son programme 2021-2027. Multipliée par 37, cette somme permet d’atteindre les 6,8 milliards d’euros touchés par les frontaliers français.
1,65% du PIB de la Grande Région
Ces 6,8 milliards d’euros ne représentent que 1,65% des 412 milliards d’euros du PIB de la Grande Région en 2018
Presque deux fois le budget de la région Grand Est
Le budget de la région Grand Est a été fixé à. Un peu plus que la moitié des 6,8 milliards d’euros des frontaliers français. 32% de ce budget, soit 1,224 milliard d’euros, est consacré à la mobilité.