«La population luxembourgeoise est consciente qu’une transition réussie vers un monde neutre pour le climat va de pair avec la lutte contre les inégalités sociales et économiques à l’échelle tant nationale que mondiale», a déclaré Kris Peeters, vice-président de la Banque européenne d’investissement. (Photos: Shutterstock; Banque européenne d’investissement/Montage: Maison Moderne)

«La population luxembourgeoise est consciente qu’une transition réussie vers un monde neutre pour le climat va de pair avec la lutte contre les inégalités sociales et économiques à l’échelle tant nationale que mondiale», a déclaré Kris Peeters, vice-président de la Banque européenne d’investissement. (Photos: Shutterstock; Banque européenne d’investissement/Montage: Maison Moderne)

Une enquête menée par la Banque européenne d’investissement et le cabinet d’études de marché BVA a révélé que 53% des personnes interrogées au Luxembourg seraient prêtes à payer des impôts supplémentaires sur leur revenu annuel pour financer des politiques climatiques bénéficiant aux personnes ayant un revenu inférieur au leur.

Les résultats de la sixième édition de l’enquête annuelle de la Banque européenne d’investissement (BEI) sur le climat, publiés le 28 novembre, montrent que les personnes interrogées au Luxembourg considèrent l’augmentation du coût de la vie, les inégalités de revenus et le changement climatique comme les trois plus grands défis auxquels le pays est confronté. Un peu plus de quatre personnes interrogées sur dix (42%) déclarent que le gouvernement devrait s’attaquer au changement climatique, même si cela affecte leur budget personnel. Trois quarts des personnes interrogées au Luxembourg (77%) affirment que la transition vers une économie à faibles émissions de carbone ne peut se faire que si l’on s’attaque en même temps aux inégalités.

«La population luxembourgeoise est consciente qu’une transition réussie vers un monde neutre pour le climat va de pair avec la lutte contre les inégalités sociales et économiques à l’échelle tant nationale que mondiale», a déclaré Kris Peeters, vice-président de la BEI, dans un communiqué de presse. «La Banque européenne d’investissement s’est pleinement engagée à soutenir une transition juste qui ne laisse personne de côté. La solidarité et les mesures concrètes sont plus importantes que jamais.»

L’enquête comprenait également des questions hypothétiques relatives à la fiscalité et aux politiques de lutte contre le changement climatique. Voici quelques enseignements tirés de l’enquête.

La moitié des répondants sont prêts à payer plus d’impôts

Selon l’enquête, un peu plus de la moitié (53%) des répondants au Luxembourg seraient prêts à payer des impôts supplémentaires sur leur revenu annuel pour financer des politiques climatiques bénéficiant aux personnes à plus faible revenu qu’eux. Ce chiffre est inférieur de six points de pourcentage à la moyenne de l’UE (59%), de deux points de pourcentage par rapport à l’Allemagne (55%) et identique à celui de la Belgique, de la France et des Pays-Bas (53%).

Par rapport à la moyenne de l’UE (59%), ce chiffre est encore plus élevé aux États-Unis (67%), en Chine (90%) et en Inde (89%), et à peu près équivalent au Japon (58%).

Quel est le montant exact de l’impôt?

Environ une personne interrogée sur quatre (24%) au Luxembourg serait prête à payer une taxe de 1% de son revenu annuel pour financer des politiques climatiques bénéficiant aux personnes à faible revenu. 19% seraient prêtes à payer une taxe de 2% de leur revenu annuel; 9% paieraient une taxe de 5% de leur revenu annuel; et 1% d’entre elles se disent prêtes à payer une taxe de 10% de leur revenu annuel.

75% des répondants sont favorables à l’impôt sur la fortune lié au carbone

L’enquête a révélé que les deux tiers des personnes interrogées au Luxembourg (64%) seraient d’accord avec une taxe progressive sur les émissions de carbone. «Cela signifie que les personnes qui gagnent plus paieraient un taux d’imposition plus élevé lorsqu’elles achètent des produits tels que de l’essence, afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Les personnes qui gagnent moins paieraient un taux d’imposition plus faible», précise le sondage.

75% des répondants au Luxembourg seraient d’accord avec une taxe sur la richesse en carbone, ce qui signifie que «plus les personnes ou les entreprises gagnent de l’argent grâce à des activités qui nuisent à l’environnement, comme l’extraction ou l’utilisation de combustibles fossiles, plus leurs impôts sont élevés».

Trois quarts (73%) des personnes interrogées au Luxembourg seraient favorables à une réforme de la fiscalité des combustibles fossiles, c’est-à-dire à l’élimination des subventions et des avantages fiscaux accordés aux entreprises qui utilisent des combustibles fossiles et le transport aérien.

Les jeunes et la classe supérieure plus disposés

Les personnes interrogées au Luxembourg âgées de 20 à 29 ans sont les plus enclines à payer davantage d’impôts pour financer les politiques climatiques, selon l’enquête, suivies par les répondants de la tranche d’âge 15-19 ans (62%).

Les personnes interrogées appartenant à la classe supérieure sont également plus susceptibles d’accepter de payer des impôts supplémentaires pour financer des politiques climatiques en faveur des personnes ayant un revenu inférieur au leur.

La sixième enquête annuelle de la BEI sur le climat vise à explorer les attitudes et les attentes en matière d’action climatique. Cette année, un panel représentatif de 30.000 personnes ont été interrogées du 7 août au 4 septembre 2023 dans 35 pays différents: les 27 pays de l’Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud et les Émirats arabes unis.

Les résultats complets de l’enquête de la BEI sur le climat sont disponibles .

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