Selon ArcelorMittal, «la coloration jaune des boues visibles sur la vidéo est liée à la nature même du produit et à sa teneur en fer et en chlorure». (Photo: Capture d'écran / Archives)

Selon ArcelorMittal, «la coloration jaune des boues visibles sur la vidéo est liée à la nature même du produit et à sa teneur en fer et en chlorure». (Photo: Capture d'écran / Archives)

La procureure de Thionville a requis lundi une amende de 50.000 euros à l’encontre de l’entreprise pour le déversement d’eaux usées contenant de l’acide sur un crassier non prévu à cet effet.

L’affaire avait fait la une de la presse en juillet 2017, lorsqu’un intérimaire travaillant pour un sous-traitant d’ArcelorMittal Florange que l’entreprise l’avait, selon ses dires, chargé de déverser durant trois mois dans le crassier de Marspich à Hayange. 

La direction d’ArcelorMittal avait et diligenté une enquête interne qui avait « sur la zone concernée».

Toutefois, l’enquête ouverte par le Parquet de Thionville pour «atteinte à l’environnement» avait conclu, en septembre 2018, «que le produit déversé sur le crassier (était) issu d’une cuve de stockage d’eaux usées relevant de la ligne de décapage et de régénération d’acide». D’où l’audience de lundi au tribunal correctionnel de Thionville.

Un crassier non conforme depuis 2015

Selon l’enquête, les deux citernes du crassier contenaient «de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique» pour la première et «de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique et une concentration conséquente de boue d’hydroxyde de fer» pour la seconde. Or, ce crassier ne doit accueillir, selon un arrêté préfectoral, que des boues d’hydroxyde de fer et non les eaux usées, a rappelé le Parquet.

De fait, la procureure a souligné que «la lagune n’est pas en conformité depuis 2015», alors même que la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement était censée accompagner l’entreprise dans la réhabilitation du crassier.

C’est pourquoi le Parquet a requis une peine d’amende de 50.000 euros et la publication de la décision dans les médias locaux pendant deux mois à l’encontre d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, pour «gestion irrégulière des déchets» et «exploitation d’une installation classée pour la protection de l’environnement sans autorisation».