Actuellement, un enfant de moins de 15 ans meurt toutes les cinq secondes dans le monde. En 2017, cela a représenté 6,3 millions d’enfants. Ces résultats publiés par l’UNICEF, l’OMS, la Division de la Population des Nations Unies et le Groupe de la Banque Mondiale soulignent que la plupart de ces morts sont dues à des causes évitables.

Parmi ces décès, 5,4 millions surviennent dans les cinq premières années de vie et la moitié concerne les nouveau-nés. «Cela me rappelle la situation en Europe au Moyen Âge. Nous avons tous vécu dans notre histoire des situations où la mortalité infantile était catastrophique. Heureusement, les pays développés ont réussi à trouver des moyens pour éviter ces morts en grande quantité, surtout grâce à l’hygiène et dans une moindre mesure aux antibiotiques. Nous avons toutes les cartes en main, maintenant il faut s’en saisir», reconnaît le Docteur Guy Berchem, Président de MSF Luxembourg. Il ajoute que pour lutter contre la mortalité infantile, il est primordial d’offrir aux mères des soins de base et de veiller à ce que les accouchements se passent le mieux possible, mais aussi de mettre en place des programmes de vaccination de routine et en réponse aux épidémies.

 

Toutes les 5 secondes, un enfant en attente de soins est reçu pour une consultation externe par un médecin MSF Maison Moderne

Toutes les 5 secondes, un enfant en attente de soins est reçu pour une consultation externe par un médecin MSF Maison Moderne

Une situation alarmante

Ces remèdes, qui nous paraissent évidents vus d’Europe, sont pourtant compliqués à mettre en œuvre dans certaines régions du globe. «Dans certaines régions, la guerre et les conflits armés entre groupes d’opposition et forces gouvernementales rendent l’accès aux soins et aux médicaments difficile pour les personnes en détresse. Elles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, elles dépendent souvent presque exclusivement de l’aide humanitaire. C’est ici que MSF peut faire la différence. Nos équipes sont capables d’intervenir dans ces contextes où les systèmes de santé sont dysfonctionnels et de prodiguer des soins aux plus vulnérables dans des zones difficiles d’accès», explique le Dr Guy Berchem. D’autre part, les catastrophes naturelles, qui, dans le contexte climatique que nous connaissons, vont aller croissant, amplifient les crises humanitaires et rendent l’accès aux soins encore plus incertain.

Pour le médecin, la situation d’ensemble ne semble guère s’améliorer. «Cela fait des années que je travaille aux côtés de MSF. Nous savons très bien que nous n’allons pas résoudre à nous seuls les problèmes du monde. Mais cela rend notre mission encore plus essentielle. Si nous ne pouvons pas arrêter une guerre, nous pouvons être présents pour soigner les blessés. Nos équipes sauvent des vies sans relâche en favorisant l’accès aux soins à des populations qui en sont privées».

Comme le reconnaît Christophe Hebting, Head of Communication chez MSF, «malgré les difficultés et les obstacles nombreux, des solutions existent. Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter ces millions de décès. Pour preuve, administrer la série de vaccins recommandés par l’OMS et MSF permet d’éviter 2 à 3 millions de morts chaque année.»

1 enfant de moins de 15 ans meurt toures les 5 secondes dans le monde Maison Moderne

1 enfant de moins de 15 ans meurt toures les 5 secondes dans le monde Maison Moderne

Faciliter l’accès aux soins

Face à ce contexte, MSF a identifié trois causes de décès évitables sur lesquelles elle agit et appelle à une mobilisation et un engagement plus forts : l’accès à l’eau potable, l’accès aux médicaments à des prix abordables et enfin la lutte contre les épidémies. «Cela ne sert à rien de prodiguer des soins s’il n’y a pas, en parallèle, la possibilité pour les patients d’être alimentés en eau potable. Sans celle-ci, les épidémies se propagent rapidement, comme c’est le cas dans les camps de réfugiés où la promiscuité est grande. C’est pourquoi, dans chacun de nos projets, au-delà du soin, nous pensons à plus long terme en favorisant l’approvisionnement en eau potable et l’installation de systèmes d’assainissement adéquats», poursuit Christophe Hebting.

Cinq secondes, c’est aussi le temps nécessaire pour prendre la décision de réaliser un don, qui est la pierre angulaire de notre action

Christophe HebtingHead of CommunicationMSF

L’organisation milite également pour une réduction du prix des médicaments. «Il est essentiel que les vaccins, par exemple, soient accessibles au plus grand nombre à un prix qui n’est pas exorbitant. Nombre de nouveaux médicaments, outils de diagnostic et vaccins sont vendus de plus en plus cher. Saviez-vous que le prix des traitements peut varier selon la prévalence d’une maladie dans un pays ? Ce n’est pas acceptable.»

Les vaccins recommandés par l’OMS et MSF permettraient d’éviter près de 3 millions de morts chaque année Maison Moderne

Les vaccins recommandés par l’OMS et MSF permettraient d’éviter près de 3 millions de morts chaque année Maison Moderne

Pour réussir dans ce combat, les besoins sont avant tout humains. «C’est grâce à nos donateurs privés que nous pouvons financer nos opérations et que notre personnel peut intervenir. Sans eux, qui soutiennent nos projets, rien n’est possible», précise Christophe Hebting. «Une partie de notre activité dans les pays développés consiste à expliquer aux gens ce que nous faisons avec leur argent. Il est primordial d’expliquer que nous sommes une organisation transparente et de confiance, qui repose entièrement sur la générosité individuelle, car nous ne souhaitons être liés à aucune organisation politique», précise Guy Berchem.  

C’est donc dans ce contexte que MSF lance une campagne afin de sensibiliser la population. «Cinq secondes, c’est aussi le temps nécessaire pour prendre la décision de réaliser un don, qui est la pierre angulaire de notre action. Sans la générosité de nos donateurs, tout ce que nous venons d’énoncer ne serait que des vœux pieux. Chacun d’entre nous est une partie de la solution. Des possibilités, il y en a. C’est ce message d’espoir que nous souhaitons porter lors de cette campagne», conclut Christophe Hebting.