Les extensions du tram prévues au nord vers le Findel et au sud vers la Cloche d’Or ne vont faire que confirmer son succès, selon les chiffres de l’Observatoire digital de la mobilité. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Les extensions du tram prévues au nord vers le Findel et au sud vers la Cloche d’Or ne vont faire que confirmer son succès, selon les chiffres de l’Observatoire digital de la mobilité. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Tout juste lancé et en phase de développement, l’Observatoire digital de la mobilité permet de découvrir ou confirmer certaines tendances en matière de transport et de flux de mobilité au Luxembourg. Nous avons sélectionné cinq chiffres forts.

Vélos, tram, voitures, bus, électromobilité, utilitaires, train… Disponible depuis quelques jours, , synthèse de la data collectée par le ministère de la Mobilité et des Travaux publics, recueille et traite de précieuses données pour comprendre comment les résidents et les frontaliers se déplacent au Luxembourg. Outil essentiel dans la mise en œuvre du , il permet d’identifier les points que les pouvoirs publics devront améliorer ces prochaines années.

La ruée sur le tram

Ce n’est guère une surprise. À mesure que le tramway de Luxembourg étend sa toile, sa fréquentation ne cesse d’augmenter. Il y a les impressions visuelles de rames bondées aux heures de pointe matins et soirs. Et puis les statistiques, incontestables, qui indiquent qu’entre le 1er janvier et le 14 février derniers, 7.409 montées et descentes journalières ont été recensées en moyenne. À titre de comparaison, il n’y en avait que 3.396 en moyenne en 2019, quand la gratuité n’était pas encore de rigueur, et que le tramway ne reliait que Luxexpo à la Place de l’Étoile. Depuis, il a conquis la Ville-Haute à Hamilius ou le nœud de la Gare centrale où, à titre d’exemple, 3,5 fois plus de montées et descentes ont été recensées en janvier 2023, par rapport à janvier 2021 (en pleine pandémie). ne vont faire que confirmer le succès du tram.

Le bus, toujours aussi utile

Malgré le développement du tramway et la puissance du rail, le réseau de bus RGTR reste un moyen de transport prisé par de nombre usagers pour se rendre dans la capitale. 20.671 montées et descentes journalières ont ainsi été dénombrées en moyenne depuis le début de l’année 2023, en croissance par rapport à 2022 (17.795) et 2021 (16.688).

Dans le détail, on observe que le pôle d’échange Serra au Kirchberg constitue le premier point d’arrivée par bus du réseau RGTR à Luxembourg-ville: 8.057 montées et descentes journalières constatées depuis le début de l’année 2023, devant la Place de l’Étoile (7.031), la Gare centrale (6.581) et Monterrey (3.842).

Retour à la «normale» sur le sillon lorrain

Les stigmates de la pandémie Covid-19 s’estompent enfin si l’on observe l’évolution de la fréquentation du TER sur la ligne 90, celle du sillon lorrain qui relie dans les deux sens Luxembourg à Nancy, en passant par Thionville ou Metz. Alors qu’environ 17.000 voyageurs quotidiens en moyenne étaient dénombrés en 2018 et 2019, le trafic s’est interrompu net en avril 2020 lorsque l’épidémie s’est répandue et a confiné les populations chez elles. Plus de 375.000 passagers en moyenne empruntaient le TER chaque mois avant la crise sanitaire. Ils n’étaient que 255.000 en moyenne chaque mois en 2021. Les conséquences de la crise sanitaire et l’explosion du télétravail ont donc brutalement bouleversé les habitudes. Et malgré la croissance continue de la population frontalière, la ligne ferroviaire retrouve seulement depuis décembre 2022 ses standards de fréquentation pré-Covid: 16.190 passagers journaliers (du lundi au vendredi) ont ainsi été comptés en janvier 2023.

Bettembourg, deuxième nœud ferroviaire du pays

Derrière la capitale et ses plus de 50.000 montées et descentes recensées quotidiennement en 2022, la gare Bettembourg est celle qui voit le plus de passagers arpenter ses quais, confirmant ainsi l’importance du site dans la desserte entre Luxembourg-ville, les villes du sud du pays, et au-delà de la frontière avec le sillon lorrain. À ce titre, Thionville (10.141) est la ville frontalière qui concentre le plus de montées et descentes (Metz n’est pas comptabilisé), devant Arlon en Belgique (4.354).

Bien loin des rames bondées, la petite ligne 60B opérée par les CFL entre Noertzange et Rumelange, au sud du Luxembourg, est de loin la moins fréquentée du pays: ses sept trains quotidiens qui font l’aller-retour ne font guère le plein avec par exemple une moyenne journalière de 10 montées et descentes à Tétange, de 22 à Kayl et de 30 à Rumelange.

L’électrique, un épiphénomène

Même si , la proportion de telles voitures reste particulièrement faible dans le parc automobile luxembourgeois. Le nombre de voitures 100% électriques immatriculées au Grand-Duché a certes été multiplié par trois entre février 2021 et février 2023, seules 3,1% des voitures particulières étaient 100% électriques dans le pays en février dernier. À cette date, selon les données de la SNCA compilées par l’Observatoire, 88,3% du parc automobile des voitures immatriculées était constitué de voitures à moteur thermique (diesel ou essence).

Le chemin vers l’électromobilité est donc particulièrement lent, et ce malgré les aides à l’achat Clever Fueren, . Le constat est le même pour les autres types de véhicules: 3,2% des motos, 1,2% des camionnettes et 13,6% des autobus sont électriques. Le pire ratio est à mettre à l’actif des camions (0%), puisqu’un seul véhicule lourd 100% électrique est immatriculé dans le pays.