Les coiffeurs sont prêts à reprendre du service, soutenus par la Chambre des métiers. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Les coiffeurs sont prêts à reprendre du service, soutenus par la Chambre des métiers. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Les chambres professionnelles ont délivré leurs propres recommandations à l’adresse du gouvernement, invitant à une reprise plus marquée des activités économiques. Si possible dès le 11 mai.

Tandis que le gouvernement présentait la semaine dernière le  remis traditionnellement à la Commission européenne dans le cadre du Semestre européen, les chambres professionnelles ont publié leurs idées pour remettre l’économie luxembourgeoise sur les rails.

Après le   par la Fédération des artisans concernant la fragilité de l’artisanat, la Chambre des métiers (CDM) est passée du plaidoyer à la prescription en dévoilant pas moins de 36 propositions comprises dans un «Plan global de relance des activités dans l’artisanat», articulées autour de deux étapes: la première en mai, et la seconde de juin à décembre.

Ce plan préconise ainsi «à court terme la reprise d’autres activités artisanales, dont notamment les salons de consommation des boulangeries-pâtisseries, les showrooms, les métiers de la santé/hygiène (coiffure, esthétique, pédicure, tatoueur) ou encore les photographes», des professions jusqu’ici laissées dans l’expectative par l’agenda dévoilé par le gouvernement.

Une situation qui désespère des professionnels privés de revenu, alors même que certains de leurs confrères français, belges ou allemands peuvent exercer de nouveau ou le pourront prochainement. «Cela aurait aussi un effet positif pour le bien-être des gens qui supportent mal le confinement prolongé avec les restrictions, l’isolement et l’angoisse existentielle qu’il implique», plaide aussi l’ADR.

La CDM évoque un plan de relance global fondé sur des mesures de soutien des PME (aide à l’investissement dans les équipements et matériels sanitaires, dédommagement des activités impactées par la crise) et de l’économie (réduction des loyers, annulation des charges patronales entre avril et juin 2020, prolongement du chômage partiel, réduction du tarif du congé pour raisons familiales…) dans un premier temps.

Résurgence de revendications bien connues

Dans un second temps, plusieurs mesures devraient soutenir les entreprises en matière de:

- liquidités: fonds de solidarité, transformation des avances en aides à l’investissement, prise en charge de l’indemnité d’apprentissage par le Fonds pour l’emploi…;

- compétitivité des entreprises: renforcer le statut des indépendants, exonération du premier emploi créé…;

- rentabilité: incitation aux investissements portant sur l’efficience énergétique, campagne en faveur des produits «made in Luxembourg», soumissions publiques plus accessibles pour les PME…;

- productivité et compétences futures disponibles: libéralisation des heures d’ouverture des commerces, réorganisation du congé collectif, soutien à la digitalisation…

11 mesures et un soutien à la consommation

La Chambre de commerce défend de son côté devant un constat alarmant. «Selon la récente enquête de la Chambre de commerce, les entreprises sont très durement touchées, les liquidités leur font rapidement défaut et les aides directes actuelles ne suffisent pas pour tenir compte de la situation délicate individuelle d’une grande partie des entreprises, surtout de celles affectées par une fermeture partielle ou complète. La substance économique sera irrémédiablement impactée.»

Elle milite également pour une poursuite du soutien du gouvernement aux entreprises. «Des mesures sectorielles fortes sont nécessaires, pour tenir compte des besoins spécifiques des entreprises en fonction de la durée, de l’envergure et de l’impact de la baisse de l’activité.»

Flexibilisation du chômage partiel, allègement des charges des entreprises, réouverture des commerces et restaurants sous conditions sanitaires, fonds de stabilisation de l’économie, exonération du premier emploi créé… Certaines mesures rejoignent celles proposées par la Chambre des métiers, d’autres s’y ajoutent comme la révision de la procédure de faillite – dont la réforme reprise en main par la coalition DP-LSAP-Déi Gréng traîne à la Chambre des députés du fait de sa complexité – ou la création d’un «guichet unique PME».

La Chambre de commerce prône également un «package» de soutien à la consommation: «augmentation de la valeur faciale des chèques-repas moyennant un subside public, bons de consommation à faire valoir dans le commerce non alimentaire et l’hôtellerie, baisse temporaire de la TVA de 17% à 15% durant la période de la crise, baisse des taux spéciaux de la TVA d’application dans certains secteurs (notamment l’horeca), déductibilité fiscale des dons concédés par exemple aux commerces de proximité, aide financière directe (non remboursable) à la consommation aux ménages modestes, etc.»

Autant de voix à prendre en compte pour planifier la suite de la sortie de confinement malgré l’incertitude qui règne quant aux effets des premières mesures sur la courbe des contaminations du Covid-19, véritable clé pour le relâchement des restrictions sur l’économie.

Mesure 1 - Prévoir une flexibilisation du chômage partiel

Mesure 2 - Alléger les coûts fixes des entreprises et soutenir leurs liquidités

Mesure 3 - Restituer les «avances remboursables» seulement lors d'un retour à une «meilleure fortune»

Mesure 4 - Envisager la réouverture de commerces et de restaurants pouvant mettre en œuvre les restrictions sanitaires

Mesure 5 - Créer un «fonds de stabilisation de l’économie»

Mesure 6 - Mettre en place un système de report de pertes en arrière

Mesure 7 - Créer un «package» visant le soutien de la consommation dans les secteurs luxembourgeois lourdement touchés

Mesure 8 - Exempter de cotisations patronales le premier emploi créé par une très petite entreprise (TPE)

Mesure 9 - Aligner le régime de sécurité sociale des indépendants sur celui des salariés

Mesure 10 - Revoir la procédure liée aux faillites

Mesure 11 - Création d’un «guichet unique PME»