La richesse attirerait-elle la richesse? Probablement, si l’on en croit les chiffres de l’édition 2022 du «World Wealth Report» de Capgemini. Entre 1997– date de la première édition – et 2022, le nombre de millionnaires – définis comme étant des personnes disposant d’un capital d’un million de dollars à investir immédiatement (donc en excluant la résidence principale) – dans le monde a été multiplié par 4,3, s’élevant à 22,5 millions d’individus.
Leur fortune a quant à elle été multipliée par 4,5 pour atteindre 86.000 milliards de dollars.
7,8% de millionnaires en plus dans le monde
En 2021 – année de pandémie –, on a compté 7,8% de millionnaires en plus dans le monde, des «personnes fortunées» qui ont vu leurs actifs croître de 8%. «2021 a été une très bonne année», résume Ben Weekers, senior director chez Capgemini Invent BeLux, «grâce à la reprise économique portée par le marché boursier».
C’est en Amérique du Nord que l’on trouve le plus de millionnaires – 7,9 millions – et où la progression en nombre et en richesse (27.700 milliards de dollars) a été la plus forte, avec des taux respectifs de 13,2% et 13,8%.
L’Europe, portée par la reprise économique, s’arroge la deuxième place en termes de taux de croissance avec 6,2% de millionnaires en plus et 7,5% de progression des actifs. L’Asie, qui a longtemps été la région la plus dynamique sur le sujet, ralenti, «pénalisée par les restrictions d’activité liées au Covid». On compte dans la région 7,2 «personnes fortunées» (+4,2%) cumulant 25.300 milliards de dollars.
Des riches toujours plus riches
Le segment des ultrafortunés – personnes totalisant plus de 30 millions d’actifs – a porté la plus forte croissance mondiale en termes de richesse (+9,6%) et de nombre d’individus (+8,1%), tandis que les millionnaires avec un patrimoine de 5 à 30 millions ont connu une croissance de 8,5% en nombre et de 8,4% en patrimoine. Enfin, la part des millionnaires avec un patrimoine de 1 à 5 millions n’a crû que de 7,7% en population, et 7,8% en patrimoine.
Pour Ben Weekers, ces chiffres illustrent le fait que «plus on est riche, plus on peut prendre de risques» et donc investir dans des actifs plus risqués ou moins accessibles, comme le private equity, mais offrant de meilleurs rendements. Il relève cependant que l’écart de croissance entre les différentes catégories de richesse se réduit «grâce à un meilleur accès à l’information pour les investisseurs et à la démocratisation de certaines catégories d’actifs, notamment les actifs des marchés privés».
137,6 milliards dans le bas de laine des millionnaires luxembourgeois
Parmi les 5,7 millions de millionnaires européens, on dénombre 46.200 résidents luxembourgeois. Soit environ un sur 15, en tenant compte de toute la population résidente. Cela représente une progression de 7,9%.
Seuls le Danemark (+10,3%) et la France (+ 8,5%) font mieux. Les actifs ont connu une augmentation de 8,8% pour atteindre 137,6 milliards. Une «personne fortunée» résidente détient en moyenne un patrimoine de 2,98 millions. Une progression portée par une croissance de 18,7% de la capitalisation boursière et une croissance de 13% des prix de l’immobilier. «L’épargne nationale en pourcentage du PIB a augmenté de 22,3% en 2021», ajoute Ben Weekers.