En un quart de siècle, la richesse des millionnaires de la planète a été multipliée par quatre, selon les chiffres du World Wealth Report 2021. (Photo: Shutterstock)

En un quart de siècle, la richesse des millionnaires de la planète a été multipliée par quatre, selon les chiffres du World Wealth Report 2021. (Photo: Shutterstock)

Selon les données de Capgemini, le nombre de millionnaires résidant au Luxembourg a progressé de 6,5% en un an. Leurs actifs ont également progressé de 8,3%. Globalement, la pandémie n’aura pas impacté les patrimoines des plus grandes fortunes du monde. Bien au contraire.

Rapporté à la population résidente totale, le Luxembourg n’a comme concurrent au hit-parade des millionnaires que deux autres pays sur toute la planète: la Suisse et Monaco, résume Robert van der Eijk, managing director de Capgemini Invent Europe Cluster. La fortune moyenne d’un millionnaire au Grand-Duché est de 2,96 millions d’euros par tête. Un montant qui exclut la résidence principale, les diverses collections, ainsi que les biens de consommation. L’ensemble des millionnaires pèse 126,68 milliards de dollars en 2020, soit 8,3% de plus qu’en 2019.

Les moteurs de cette performance sont les placements financiers – leur valeur a progressé de 16,6% en un an – et le prix de l’immobilier (+9,8% sur un an). À ce niveau, la baisse de 3,5% du PIB national du pays et donc la conjoncture économique n’ont joué que marginalement. Un signe de plus de la déconnexion de l’évolution des marchés par rapport à l’économie réelle.

L’Amérique dépasse l’Asie

La dynamique constatée au Luxembourg n’est pas isolée. Selon Capgemini, le nombre des personnes fortunées – les «high net worth individuals (HNWI)» dans le jargon des banquiers privés, soit des gens dont les actifs investissables dépassent le million de dollars – a augmenté de 6,3% pour dépasser les 20 millions. Leur richesse a également crû de 7,6% – soit 80 milliards de dollars. Cette dynamique est à mettre à l’actif du dynamisme des marchés boursiers et des plans de relance gouvernementaux. Le segment des ultrafortunés – soit des gens dont les actifs investissables dépassent 30 millions de dollars – a été encore plus dynamique à l’échelle mondiale en nombre (+9,6%) et en richesse (+9,1%), tandis que les millionnaires moyens (soit des personnes avec des actifs investissables compris entre 1 million et 5 millions de dollars) et intermédiaires (les personnes avec des actifs investissables compris entre 5 et 30 millions de dollars) ont connu une croissance en nombre et en richesse plus faible d’environ 6% et 8% respectivement.

Fait notable, l’Amérique du Nord dépasse la région Asie-Pacifique (APAC) en termes de nombre de millionnaires et d’actifs. L’Amérique du Nord compte environ 7% de millionnaires (+10,7% sur un an), la région Asie-Pacifique 6,9 millions (+5,8%), l’Europe en totalise 5,4 millions (+2,8%). Le Moyen-Orient, avec 800.000 (+6,8%), arrive au pied du podium. Si l’Amérique du Nord et la région Asie-Pacifique se disputent le leadership depuis 2009, l’Europe a depuis cette date totalement décroché.

Quatre pays regroupent 62,9% des personnes fortunées: les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et la Chine. La France arrive en numéro 5 de ce classement.

Le dynamisme des marchés actions au secours des millionnaires

En matière d’actifs, la progression a été portée par la performance des marchés actions. C’est d’ailleurs le dynamisme des marchés américains, et tout particulièrement le Nasdaq (+46,64%), qui explique le leadership américain face à l’Asie.

Les actifs des millionnaires américains ont progressé de 11,9% sur un an (soit 24,3 milliards de dollars), tandis que ceux des millionnaires asiatiques ne progressaient que de 8,4% (soit 24 milliards de dollars) et ceux des millionnaires européens de 4,5% (soit 17,5 milliards de dollars).

En 1997, date de la première édition de l’étude de Capgemini, le monde comptait 5,2 millions de personnes fortunées, qui pesaient ensemble 19.100 milliards de dollars. En 2020, ce sont 20,8 millions de personnes fortunées qui sont recensées et qui ont accumulé 79.600 milliards de dollars d’actifs. Un quadruplement en à peine 25 ans.