Le Grand-Duc Henri a visité la Bibliothèque Tony Bourg en 2016, accueilli par André Bauler, le président de De Cliärrwerr Kanton. (Photo: De Cliärrwerr Kanton)

Le Grand-Duc Henri a visité la Bibliothèque Tony Bourg en 2016, accueilli par André Bauler, le président de De Cliärrwerr Kanton. (Photo: De Cliärrwerr Kanton)

Née en 1979 pour tenter de faire face à l’exode rural qui frappait le nord du Luxembourg, l’association De Cliärrwer Kanton a mené nombre de batailles, souvent avec succès. L’autoroute A7 et le lycée de Clervaux en sont deux exemples.

En novembre, l’association De Cliärrwer Kanton fêtera son 40e anniversaire. Et si les années passent, elle garde toute sa vitalité afin que le nord du Luxembourg en général et le canton de Clervaux en particulier gardent leur attractivité économique, industrielle et administrative, tout en prenant de nombreuses initiatives dans le domaine culturel.

«Quand l’association est née en 1979, c’était car notre région connaissait une situation de détresse, avec un très fort exode rural», souligne le président . «Le Nord connaissait de gros problèmes d’infrastructures, les jeunes n’avaient plus guère de perspectives. , Tony Bourg et Lex Jacoby ont été les principaux fondateurs de notre association, afin de prendre notre destin en main.» Elle va très vite regrouper d’autres personnes, issues d’horizons très différents: des ingénieurs, des étudiants, des personnalités du monde culturel...

Une première victoire est engrangée en mars 1984, quand le Premier ministre Pierre Werner se rend dans le canton. «Il a voulu entendre les membres de l’association et, surtout, se rendre compte de ses yeux de la situation», commente André Bauler. 

Le mouvement est enclenché et De Cliärrwer Canton profite alors de la dynamique des années 80 pour faire bouger les choses. Une vaste réflexion est entamée afin de savoir quels sont les problèmes à résoudre, notamment en ce qui concerne la mobilité «alors que l’A7, la Nordstroos, n’existe pas. Le syndicat intercommunal Sicler va aussi voir le jour afin de gérer des zones économiques.»

L’A7 et le lycée de Clervaux

L’électrification de la ligne de chemin de fer vers Clervaux et le développement d’infrastructures culturelles sont des demandes pressantes. «Nous avons surtout eu deux chantiers très importants. Le premier concernait justement cette autoroute A7. On a fait pas mal de lobbying, et les discussions ont été longues, car il y avait évidemment des oppositions à ce projet. Le ministre de l’époque, , avait dit qu’il tiendrait le coup. Et c’est ce qu’il a fait», explique André Bauler. Le premier tronçon a été mis en service en 2000.

La seconde bataille a été menée, longtemps, afin d’obtenir un lycée. Il a finalement ouvert ses portes en... 2018 à Clervaux «alors qu’une motion avait été déposée, le demandant, en 2001».

Hors de question cependant pour l’association de se reposer sur ses lauriers. «On doit sans cesse rappeler que Clervaux est là, que le Nord est là. On a un rôle à jouer dans la création de nouvelles entreprises et nous disposons de nombreux atouts, parfois supérieurs à ceux du milieu urbain. On essaye aussi d’attirer des services publics, et l’Administration de la nature et des forêts a pris ses quartiers à Diekirch. Et puis, il reste des sujets de préoccupation comme le commerce dans nos villes ou les services médicaux.»

Une revue et une bibliothèque

Animée par une vingtaine de membres, comptant plus de 1.000 personnes comme membres donateurs, De Cliärwerr Kanton édite aussi quatre fois par an une revue qui met en avant des articles en lien avec la vie socio-économique, culturelle, historique ou patrimoniale de la région. En 40 ans, 14.000 pages ont été éditées et 3.700 articles d’auteurs très divers.

En 40 ans, la revue de l’association a publié près 3.700 articles d’auteurs très divers. (Photo: De Cliärrwerr Kanton)

En 40 ans, la revue de l’association a publié près 3.700 articles d’auteurs très divers. (Photo: De Cliärrwerr Kanton)

Depuis 2000, la Bibliothèque Tony Bourg à Troisvierges, installée dans une maison du 17e siècle, prête environ 5.000 ouvrages chaque année. Le l’a d’ailleurs visitée en 2016, preuve que l’association ne laisse vraiment personne indifférent.