Seule véritable ombre au tableau de la santé des Luxembourgeois: la consommation d’alcool atteint 11,3 litres par an et par personne, le cinquième rang des pays de l’OCDE. (Photo: Shutterstock)

Seule véritable ombre au tableau de la santé des Luxembourgeois: la consommation d’alcool atteint 11,3 litres par an et par personne, le cinquième rang des pays de l’OCDE. (Photo: Shutterstock)

Médicaments, alcool, tabac: les Luxembourgeois sont-ils en bonne santé? Plongée dans les chiffres publiés par l’OCDE, qu’il faut parfois prendre avec prudence.

Les États-Unis ont dépensé le plus en soins de santé en 2018, avec 16,9% de leur PIB, devant la Suisse (12,2%) et un quatuor composé de l’Allemagne, de la France, de la Suède et du Japon (environ 11%). Le Luxembourg n’a dépensé que 5,4%, soit bien en dessous de la moyenne de l’OCDE (8,8%). Dit comme ça, on pourrait croire que l’État n’investit pas assez dans la santé de ses administrés.

Sauf qu’avec un PIB par habitant parmi les plus élevés au monde, le montant net atteint 4.595 euros par an et par personne. Soit plus que la France (4.500 euros), par exemple.

Dans son «», l’Organisation de coopération et de développement économiques estime que les dépenses de santé par habitant augmenteront à un taux moyen de 2,7% dans les années à venir pour atteindre 10,2% du PIB en moyenne d’ici 2030 (contre 8,8% aujourd’hui).

L’OCDE énonce trois voies qui permettraient de rendre les dépenses plus efficaces:

– Le recours accru aux médicaments génériques pourrait permettre de réaliser des économies, mais pour le moment, les génériques ne représentent que la moitié du volume des produits pharmaceutiques vendus dans les pays de l’OCDE. En 2017, les génériques ont représenté plus des trois quarts du volume des produits pharmaceutiques vendus au Chili, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, mais moins d’un quart au Luxembourg (11%) et en Suisse.

– Les systèmes de santé et de protection sociale emploient aujourd’hui plus de travailleurs que jamais auparavant, les soins de santé et les services sociaux représentant environ un emploi sur dix dans les pays de l’OCDE. Le transfert de tâches des médecins vers les infirmiers et d’autres professionnels de santé peut atténuer la pression des coûts et permettre de réaliser des gains d’efficience. Selon les statistiques luxembourgeoises, on dénombre 3 docteurs et 11,7 infirmières pour 1.000 habitants, dans les deux cas en forte augmentation par rapport à 2000. Les docteurs voient chaque patient 5,7 fois par an en moyenne, un peu moins que la moyenne de l’OCDE.

– Améliorer la sécurité des patients est non seulement bénéfique pour la santé, mais cela peut aussi permettre de réaliser des économies. Près de 5% des patients hospitalisés ont contracté une infection nosocomiale en 2015-2017. Au Luxembourg, on a 4,7 lits d’hôpital pour 1.000 patients et ils sont occupés à 70,7% du temps, soit là encore moins que la moyenne de l’OCDE (75,2%), mais la durée du séjour est plus élevée (8,9 jours contre 7,7 pour l’OCDE).

82,2 ans d’espérance de vie

– D’un point de vue «comptable», l’espérance de vie a augmenté moins vite entre 2012 et 2017 qu’entre 2002 et 2007 et atteint 82,2 ans.

– 4,4% de Luxembourgeois souffrent de diabète de type I ou II contre 6,4% pour la moyenne de l’OCDE.

– 9,3% des Luxembourgeois se disent en mauvaise ou très mauvaise santé (plus que la moyenne de l’OCDE).

– 14,5% des Luxembourgeois de plus de 15 ans fument quotidiennement.

– Le Luxembourg est le cinquième pays au monde à consommer le plus d’alcool avec 11,3 litres par an et par personne. Dans ces chiffres, précise l’OCDE, ne sont pas pris en compte les achats d’alcool dans lesquels les frontaliers jouent un rôle, mais la consommation des résidents.

– 58,1% des Luxembourgeois souffrent d’obésité, soit un indice de masse corporelle supérieur à 25; 68% des hommes et 50% des femmes.

– 203 personnes souffrent d’asthme pour 100.000 personnes, moins que la moyenne (225).

– 8,5% des personnes de plus de 45 ans admises à l’hôpital pour des problèmes cardiaques sont décédées d’une attaque dans les 30 jours (6,9% OCDE).