Selon des données provisoires, environ 18.700 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’UE l’an dernier, soit une baisse de 17%… encore largement en dessous des objectifs fixés en 2010 (14.800). (Photo: Shutterstock)

Selon des données provisoires, environ 18.700 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’UE l’an dernier, soit une baisse de 17%… encore largement en dessous des objectifs fixés en 2010 (14.800). (Photo: Shutterstock)

4.000 personnes n’ont pas perdu la vie sur les routes de l’Union européenne, l’an dernier, soit une baisse de 17% inédite, sauf au Luxembourg et dans quatre autres États membres. La «faute» au confinement? Pas si sûr, répondent les analystes: les comportements ont été parfois plus dangereux.

La tentation de croire que le confinement a sauvé des vies sur les routes d’Europe est forte: le nombre de morts a baissé de 4.000 personnes en 2020 par rapport à 2019, dit la Commission européenne, ce mardi soir, à l’issue de la conférence européenne sur les résultats en matière de sécurité routière.

Ces 18.700 morts, selon des chiffres provisoires qui deviendront définitifs à l’automne, représentent une baisse de 17% par rapport à 2019, sauf dans cinq pays – Estonie, Irlande, Lettonie, Finlande et Luxembourg  –où le nombre de morts est en hausse (+18% avec 42 morts pour un million d’habitants pour le Grand-Duché, contre 36 en 2019), mais il faut se méfier des petits pays où le moindre accident grave dessine une situation complètement différente.

Si la commissaire européenne aux Transports, Adina-Ioana Valean, reconnaît que les routes d’Europe sont les plus sûres du monde avec 42 décès pour un million d’habitants, contre 180 décès pour un million d’habitants en moyenne dans le monde, elle dit aussi que «nous sommes en deçà de notre objectif pour la dernière décennie, et une action commune est nécessaire pour empêcher un retour aux niveaux antérieurs au Covid. Dans notre stratégie pour une mobilité durable et intelligente, nous avons réaffirmé notre volonté de mettre en œuvre la stratégie de l’UE en matière de sécurité routière et de ramener à un niveau proche de zéro le nombre de décès pour tous les modes de transport.»

Et des données préliminaires montrent aussi que les accidents mortels ont augmenté dans certains pays, comme les États-Unis, en raison d’une augmentation des prises de risques – et surtout des excès de vitesse – sur des routes que d’aucuns pensent désertes et à eux.

Autre problème soulevé par les experts: le confinement a vu le vélo connaître un engouement sans précédent… mais les automobilistes n’y sont pas préparés. Du coup, en Europe, 70% des accidents mortels survenus en zones urbaines ont touché des piétons, des motocyclistes et des cyclistes.

À l’exception de deux capitales, Helsinki et Oslo, qui n’ont déploré aucun mort pour les piétons et les cyclistes avec un «facteur essentiel»: la réduction de la vitesse.