La fiche de paie de septembre devrait être relevée de 2,5% pour les salariés. Un surcoût assuré dans un premier temps par les employeurs avant qu’ils bénéficient d’un allègement de leurs charges au début de l’année prochaine. (Photo: Maison Moderne)

La fiche de paie de septembre devrait être relevée de 2,5% pour les salariés. Un surcoût assuré dans un premier temps par les employeurs avant qu’ils bénéficient d’un allègement de leurs charges au début de l’année prochaine. (Photo: Maison Moderne)

La hausse des salaires et traitements prévue dès la paie de septembre au Luxembourg ne sera pas supportée par les employeurs mais bien par l’État. En pratique, les entreprises devront avancer les fonds avant de bénéficier d’une compensation. Celle-ci est limitée dans le temps.

Jamais deux sans trois. Après l’index de et celui , place à celui de , a annoncé ce mercredi 30 août le Statec sur base de chiffres provisoires. Car l’indice des prix à la consommation du mois d’août est attendu ce 6 septembre, selon le calendrier de diffusion de l’institut de statistiques. Mais depuis sa communication du 9 août où entre septembre ou octobre, il semble que la balance ait bel et bien penché pour le premier scénario.

Bref, dès septembre les salaires augmenteront de 2,5% au Luxembourg, mais le mécanisme devrait être supporté par l’État – du moins au final. signé en mars dernier prévoit en effet une baisse du taux de cotisation versé par les patrons à la Mutualité des employeurs.

De septembre à décembre, rien ne change pour les patrons

En pratique, cela signifie que si les patrons donneront davantage d’argent aux salariés, ils en verseront moins à l’État. Mais attention, la baisse n’interviendra qu’à compter de janvier 2024, ce qui signifie donc que les entreprises devront bel et bien mettre la main au portefeuille dès septembre avant de voir leur taux de cotisation diminuer.

Ce décalage horaire s’explique par le fait que le taux de cotisation est fixé pour une année entière. Or, le passage à la nouvelle tranche indiciaire concerne quatre mois de l’année 2023. En pratique donc, les charges sociales des entreprises seront allégées à compter du 1er janvier 2024.

Vers la fin de l’année, les employeurs sauront ce qu’ils devront payer en termes de cotisations pour la Mutualité des employeurs tout au long de l’année 2024.

Abilio Fernandes MoraisPremier conseiller de gouvernementMinistère de la Sécurité sociale

«Vers la fin de l’année, la Mutualité communique individuellement à tous les employeurs leur classe et le taux des cotisations. À ce moment-là, les employeurs sauront donc ce qu’ils devront payer en moins en termes de cotisations pour la Mutualité des employeurs tout au long de l’année 2024», explique le Premier conseiller de gouvernement au sein du ministère de la Sécurité sociale, Abilio Fernandes Morais.

Soulignons que la mesure prévoit une compensation par l’État jusqu’en janvier 2024 seulement. Cela signifie donc qu’à compter de février 2024, l’indexation des salaires de septembre 2023 sera entièrement à la charge des employeurs. Ces derniers auront simplement un taux de cotisation adapté pour l’ensemble de l’année 2024, de manière à compenser les cinq mois durant lesquels l’État a pris en charge la hausse des salaires.

Une facture de plus de 300 millions d’euros

Selon le projet de loi, le montant mensuel à compenser par l’État s’élève à 72,5 millions d’euros. Pour la période couverte, il correspond donc à 362,5 millions d’euros, mais en tenant compte des montants que l’État récupère via différents mécanismes tels que le taux de remboursement pour isolement et quarantaine Covid-19 par exemple, la facture s’élève à 340,6 millions d’euros.


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«L’impact financier pour chaque exercice, qui incombera entièrement à l’État et dont le financement pourra s’étaler de manière différente afin de lisser l’impact sur les liquidités étatiques, sera de 310,5 millions d’euros en 2024, de 23,6 millions d’euros en 2025 et de 6,5 millions d’euros en 2026. Toutefois, comme l’État doit récupérer un montant d’environ 40 millions d’euros par divers mécanismes, le coût du présent projet sera in fine de 300,6 millions d’euros», renseigne le texte législatif.