L’enquête du Statec a été menée entre le 10 juillet et le 10 août. (Photo: Shutterstock)

L’enquête du Statec a été menée entre le 10 juillet et le 10 août. (Photo: Shutterstock)

Le Statec a voulu savoir si les Luxembourgeois installeraient ou non une application de traçage sur leur téléphone dans le cadre de la pandémie. 38% le feraient certainement, et 34% probablement, mais sous certaines conditions.

On a beaucoup évoqué les applications de traçage à installer sur les téléphones dans les différents pays européens dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire. Ce qui a suscité pas mal de débats, notamment en France et en Belgique, et , où le Premier ministre (DP) .

Il est vrai que la configuration du pays, avec ses plus de 200.000 frontaliers, était un premier frein. Le fait que, comme l’a souligné Xavier Bettel, «60% de la population doive la télécharger» pour être efficace, potentiellement un second.

Le Statec a donc voulu savoir quelle était l’acceptabilité d’une telle app par les Luxembourgeois. Il ressort de l’enquête Appreciate que 38% la téléchargeraient certainement, et 34% probablement. Mais attention, les répondants sont favorables aux applications qui fonctionnent au-delà des frontières et en Europe, qui peuvent être installées sur une base volontaire, et qui stockent les données sur l’appareil mobile de l’utilisateur plutôt que sur un serveur central. 

A contrario, 11% affirment qu’ils ne l’installeraient certainement pas.

Des résultats à lire avec plusieurs précautions. Tout d’abord, le fait que l’enquête ait été menée entre le 10 juillet et le 10 août, soit bien avant la seconde vague épidémique. Ensuite, 1.300 résidents ont été contactés et 730 ont répondu. Les frontaliers ne sont donc pas inclus dans l’enquête.

Enfin, il peut y avoir un gouffre entre ce qui est déclaré, et puis réellement fait. 72% de Luxembourgeois se disant favorables à une application ne suffit pas pour que ceux qui la défendent crient victoire. Au Royaume-Uni et en France, 45% des citoyens se disaient aussi favorables à cette technologie. In fine, seulement 34% l’ont installée de l’autre côté de la Manche et 5% en France.

Le sentiment de responsabilité envers la communauté

L’enquête du Statec apprend aussi qu’au Luxembourg, 77% des répondants indiquent que la principale motivation est le sentiment de responsabilité envers la communauté, et la protection de la famille et des amis (75%). Près de la moitié des personnes interrogées déclarent qu’une bonne raison d’installer l’application est qu’elle peut arrêter l’épidémie. Parmi les détracteurs, 43% craignent une surveillance accrue. 40% s’inquiètent de l’auto-isolement obligatoire sans raison légitime, et le même pourcentage craint que l’application ne soit piratée.

56% des répondants sont prêts à installer une application décentralisée, alors que 42% seulement sont en faveur d’un système centralisé. 

Au Luxembourg, 34% des personnes interrogées seraient aussi certainement prêtes à installer une application européenne, et 19% une application mondiale interopérable, qui fonctionnerait dans plusieurs pays.

65% des répondants préfèrent que toutes les données soient anonymisées et mises à la disposition des chercheurs afin de se préparer aux futures épidémies. Il est important de noter que 34% de répondants préféreraient que toutes les données soient purement et simplement supprimées, probablement pour des raisons de protection de la vie privée.