Le bâtiment de PwC à Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Le bâtiment de PwC à Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Selon une étude de PwC, la demande dépasse l’offre en matière d’investissements à caractère environnemental et social, ce qui incite les gestionnaires de fonds à accélérer l’intégration des critères ESG dans tous les investissements plutôt que de les réserver à des produits autonomes.

Tandis que l’ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) remplace l’augmentation du prix des actifs comme moteur de croissance – selon une auprès des gestionnaires d’actifs et des investisseurs institutionnels –, huit investisseurs américains sur dix prévoient d’augmenter leurs allocations aux produits  au cours des deux prochaines années. Au total, le secteur prévoit que 33.900 milliards de dollars d’actifs sous gestion seront orientés ESG d’ici 2026.

«Nos résultats révèlent un secteur de la gestion d’actifs et de patrimoine en transition», déclare Olwyn Alexander, responsable mondiale de la gestion d’actifs et de patrimoine chez PwC, associée de PwC Irlande, dans le rapport. Elle note toutefois que la lourdeur induite par la règlementation peut constituer un problème.

«Nous soulignons également la nécessité de reconfigurer les modèles opérationnels pour obtenir et conserver les mandats, ainsi que de créer une histoire ESG convaincante et de développer un reporting crédible pour suivre et communiquer les progrès réalisés. Pour renforcer et accélérer le changement, il est également important d’intégrer l’ESG dans la transformation numérique et la transformation de la main-d’œuvre lors du développement de la perspicacité, du renforcement du leadership et de l’obtention d’un rapport qualité-prix démontrable.»

Les 10 leçons clés

L’enquête a identifié dix façons dont l’ESG façonne l’avenir:

– L’ESG remplace l’augmentation du prix des actifs comme moteur de la croissance;

– La poursuite de l’ESG est fondamentale;

– L’univers d’investissement des fonds ESG va s’ouvrir;

– L’ESG a élargi les objectifs et les obligations fiduciaires;

– Les investisseurs font pression pour de nouveaux produits ESG, mais la demande dépasse l’offre;

– Pour attirer de nouveaux investissements, les gestionnaires doivent différencier leurs produits et démontrer leur performance ESG;

– Les investisseurs disent qu’ils veulent plus de règlementation;

– Une stratégie ESG significative nécessite des investissements;

– E, S et G doivent être équilibrés dans le cadre d’une transition juste;

– Les gestionnaires ont besoin d’une stratégie proactive d’atténuation des risques pour les produits mal étiquetés.

Risque d’étiquetage

Sur ce dernier point, plus de sept investisseurs institutionnels sur dix et plus de huit gestionnaires d’actifs sur dix estiment que l’étiquetage erroné est courant dans le secteur de la gestion d’actifs, même s’il est rarement délibéré. Les risques sont accrus par le rythme auquel les nouvelles réglementations entrent en vigueur et par l’incertitude quant aux désignations ESG qu’elles contiennent.

«Un exemple de cette incertitude est la poursuite des débats sur les investissements inclus dans la taxonomie de l’UE», résume PwC dans les résultats de l’enquête. «Le plus souvent, elle découle du manque de clarté des classifications règlementaires, du manque de cohérence des normes de données et de la faiblesse des informations provenant des sociétés de portefeuille.»

Les résultats de l’enquête mettent en garde contre les «retards ou le manque de transparence qui ne peuvent qu’aggraver les atteintes à la réputation et le risque de sanction règlementaire».

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.