«L’objectif est de soutenir davantage les start-up, l’écosystème de l’innovation. L’idée n’est pas forcément de dire qu’aujourd’hui nous en avons 650 et dans trois ans nous en voulons 1.000, mais plutôt de garder les start-up qui sont là et bien sûr d’accueillir dans de bonnes conditions des nouvelles», a expliqué le ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme, (DP), ce lundi 24 mars.
Avec le ministre des Finances, (CSV), ils ont présenté un plan d’action conjoint en dix points pour le développement des start-up, scale-up et de l’écosystème de l’innovation. «Nous avons des centres de recherche publics qui fonctionnent très bien, mais qui souvent ne communiquent pas avec les entreprises, donc nous encourageons le développement des spin-off. C’est une question luxembourgeoise, mais aussi européenne, parce que l’on voit beaucoup de start-up ou de scale-up, qui, arrivées à un certain niveau, quittent l’Europe et vont aux États-Unis ou en Asie pour leur développement. Donc on a besoin de ces innovations pour le Luxembourg», poursuit Lex Delles.
Encourager l’investissement dans les start-up
Selon le ministre de l’Économie, ces start-up partent par manque d’accès aux financements ou aux talents. Les secteurs visés sont les secteurs stratégiques tels que la cybersécurité, la deeptech, le développement durable (cleantech, greentech), la fintech, la healthtech et le secteur spatial. Les mesures identifiées dans le plan d’action présenté ce lundi sont structurées autour de trois axes: le soutien à la création de start-up, l’accompagnement des scale-up et le développement global de l’écosystème.
«Pour encourager l’émergence de jeunes entreprises innovantes en incitant les investissements privés, un projet de loi pour un crédit d’impôt pour investissement dans une jeune entreprise innovante par des contribuables personnes physiques sera introduit tandis qu’une nouvelle aide financière va être mise en place à partir de mai 2025 pour faciliter la création et le financement de spin-off», a ajouté Gilles Roth. Cette aide, pouvant atteindre un investissement de 200.000 euros, correspondra à un cofinancement public de 80% au maximum, tandis que les 20% restants devront être du financement privé.
Autre levier financier, les ministres ont profité de la conférence de presse pour annoncer que la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) consacrera, sur une période de cinq ans, 300 millions d’euros supplémentaires au financement des start-up et de l’innovation au Luxembourg, au-delà du Luxembourg Future Fund 2. «En pratique, la SNCI proposera différents instruments/combinaisons d’instruments afin de faciliter l’accès au financement pour les jeunes entreprises innovantes luxembourgeoises, comme des prêts, des prêts subordonnés, des aides directes, des investissements dans le capital, tous les outils à la disposition de la SNCI», précise le ministre des Finances. Ces 300 millions se grefferont notamment sur les 280 millions déployés par la SNCI dans le cadre du Luxembourg Future Fund 1 et 2.
Un «talent desk» national
Au-delà du régime fiscal spécifique pour les travailleurs hautement qualifiés déjà en place, «il sera proposé d’introduire un régime avantageux sur le plan fiscal en ce qui concerne les plans d’option sur acquisition d’actions, octroyés aux employés de start-up», explique encore Gilles Roth. Et Lex Delles de compléter: «Pour favoriser l’innovation et la croissance des scale-up et des start-up, l’accès aux talents qualifiés est crucial. Et, bien que le Luxembourg forme de plus en plus de professionnels, il doit aussi attirer des talents internationaux pour répondre aux besoins du marché du travail.»
C'est pourquoi un concept de «talent desk» national sera élaboré par le ministère de l’Économie, en étroite collaboration avec Luxinnovation, la Chambre de commerce et la Chambre des métiers. «Ce ‘talent desk’ devrait servir de point de contact central, pour soutenir et guider les talents étrangers souhaitant rejoindre des entreprises au Luxembourg, facilitant ainsi leur intégration dans l’économie locale. Cette mesure fera également partie intégrante des efforts en matière d’attraction, de rétention et de développement des talents qui sont coordonnés par le ministère de l’Économie.»