Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté les nouveautés de cette rentrée 2023/2024, qui démarrera vendredi 15 septembre. (Photos et montage: Maison Moderne)

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté les nouveautés de cette rentrée 2023/2024, qui démarrera vendredi 15 septembre. (Photos et montage: Maison Moderne)

Possibilité de créer une vraie entreprise dans certains lycées, ajout de sections et de diplômes professionnels, cours sur les risques du cannabis, digital, multilinguisme et soutien… Le point sur les nouveautés de cette rentrée scolaire 2023/2024.

Le doux bruit de la sonnerie annonçant la fin du cours, de la craie sur le tableau ou du brouhaha de la récréation, le poids du cartable sur le dos, l’odeur de la cantine… Ce vendredi 15 septembre marque le retour sur les bancs de l’école. Voici les nouveautés qui les attendent, présentées à la presse ce mercredi 13 septembre par le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, (DP).

Deux nouvelles sections classiques

Pour se spécialiser après la classe polyvalente (4e), les lycéens de l’enseignement classique auront deux nouvelles options: la section P «Sciences cognitives et sciences humaines» et la section R «Politiques et développement durable». La première, proposée au lycée Bel-Val, au lycée classique de Diekirch et au lycée de Garçons de Luxembourg, compte 54 élèves. Elle comprend des cours de sciences de l’Homme et de la société ou encore l’analyse de données. La seconde, proposée à l’Athénée de Luxembourg, a attiré 20 premiers élèves. Elle se concentre sur les aspects géopolitiques et les relations internationales.

«Je suis persuadé que d’ici cinq ans, ce sera l’une des sections avec le plus d’élèves», estime Claude Meisch à propos de la section P.

Deux nouvelles sections générales

Dans l’enseignement général, deux nouvelles options également. La section GT2S «Technologie, sport et santé» s’adresse «aux élèves qui s’intéressent aux sciences du sport en lien avec les nouvelles technologies et la santé, sans pour autant être des sportifs de haut niveau», décrit le ministère. 39 élèves la suivront au Nordstad-Lycée de Diekirch et à l’École privée Fieldgen. La section G3S «Sciences naturelles, sciences informatiques et sciences mathématiques», au lycée Josy Barthel de Mamer, «prépare les élèves à des études dans tous les domaines des sciences». Elle a attiré 11 personnes. Ces deux sections commencent dès la 4e.

Trois nouvelles options dans la formation professionnelle

Dans la formation professionnelle, un diplôme d’aptitude professionnelle (DAP) «Agent d’inclusion», un Certificat de capacité professionnelle (CCP) «Assistant d’accompagnement au quotidien» et un Diplôme de technicien (DT) en mobilité électrique font leur apparition. Le nombre d’inscriptions n’est pas connu, étant donné que les élèves ont encore quelques mois pour trouver leur apprentissage.

Le DAP, sur trois ans, s’effectue au lycée du Nord de Wiltz, au lycée Bel-Val, au lycée technique de Bonnevoie et au lycée technique pour professions éducatives et sociales. Le nouveau CCP, en deux ans, remplace la formation d’aide socio-familiale et se trouve au lycée du Nord de Wiltz, au lycée Bel-Val, au lycée technique de Bonnevoie et au lycée technique pour professions de santé, ainsi qu’aux CNFPC d’Esch-sur-Alzette et d’Ettelbruck et qu’à l’École privée Fieldgen. Le DT, de deux ans, sera offert aux lycées Bel-Val et technique du Centre.

En outre, le DAP «Agent socio-pédagogique en français et pour adultes», en place depuis 2022, s’ouvre au Nordstad lycée, au lycée technique du Centre, à celui de Bonnevoie et au lycée Mathias Adam de Pétange.

Une nouvelle formation pour les enseignants

Cette rentrée sera aussi

Un nouveau site à Differdange

Le lycée privé Émile Metz (LPEM), implanté à Luxembourg-Dommeldange, ouvre un nouveau site à Differdange avec des classes anglophones en DT informatique, DAP mécanicien d’usinage, DAP en électro-technologies ainsi qu’une classe d’insertion pour jeunes adultes. 56 élèves y sont inscrits, plus 476 à Dommeldange. L’offre scolaire s’y développera au fil des années pour qu’en 2025/2026, elle s’oriente vers l’enseignement secondaire général en rapport avec les concepts MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et technologie) et STEM (Science, technologie, ingénierie et mathématiques)

Des cours sur les risques du cannabis

s’accompagne de cours dédiés à ses risques dans le programme de Vie et Société des classes du cycle 4.2 de l’enseignement fondamental et 6e de l’enseignement secondaire.

La possibilité de créer son entreprise

Vu le succès du concours annuel des mini-entreprises, certains lycées (l’ECG, l’Atert-Lycée de Rédange et le lycée Aline Mayrisch) ont souhaité «aller plus loin», explique Claude Meisch. Via un projet pilote, en collaboration avec les ministères de l’Économie et des Classes moyennes, leurs élèves auront la possibilité de tester l’entrepreneuriat en créant une vraie société, qui durera toute l’année scolaire.

Moins de gaspillage à la cantine

Pour lutter contre le gaspillage, Restopolis prévoit d’offrir aux lycéens à la fin de la journée les produits non vendus le midi et qui ne peuvent être proposés le lendemain. Le concept, qui a démarré dans trois lycées, sera généralisé aux autres en novembre 2023.

Sa plateforme Supply4future facilite de son côté l’accès aux marchés publics de la restauration scolaire) un maximum de producteurs.

De nouveaux outils

Deux nouvelles plateformes accompagneront élèves et parents: Levelup, qui présente les concours organisés dans le monde scolaire luxembourgeois. Et Equall, qui vise à briser les stéréotypes.

L’accent sur le digital…

En projet-pilote depuis la rentrée 2021/2022, le cours de «Digital sciences» sera offert dans toutes les classes de 6e, alors qu’il ne concernait l’an dernier que les 7e. À la rentrée prochaine, il devrait être dans toutes les classes de 7e, 6e et 5e, en 108 leçons.

Le 20 novembre marquera aussi , formation gratuite en coding.

… et sur le multilinguisme

Le matériel didactique pour un apprentissage «naturel, décontracté et ludique» du français, introduit aux cycles 1, 2, 3 et 4, arrive cette année dans les classes du cycle 4.2.

Le projet pilote d’alphabétisation en français (où le luxembourgeois prend la place du français dans le programme, et vice-versa, pour donner plus de chances aux élèves qui ne parlent pas luxembourgeois à la maison) entre dans sa deuxième année et concerne désormais 119 élèves du cycle 2.1. dans les quatre écoles participantes – l’objectif étant, in fine, de généraliser le concept, sur base d’une évaluation de ses résultats, au cycle 1 au niveau national à la rentrée 2026/2027. «J’y crois beaucoup», commente Claude Meisch.

Des mesures critiquées par le syndicat SEW-OGBL, qui dénonce un système ne donnant pas sa chance à chacun, selon les médias. «Je suis très fier de ce processus que nous avons travaillé pour proposer des écoles européennes et internationales publiques accessibles à tous les élèves», rétorque le ministre.

Davantage de soutien

Enfin, tout un pan de cette rentrée concerne le soutien aux élèves et à leurs familles avec la création d’un quatrième centre d’insertion professionnelle (CISP) à Bertrange au 1er septembre, portant le nombre de places disponibles pour les élèves en difficulté de 70 à 110. Un nouveau service de l’intégration et de l’accueil scolaire (SIA) a vu le jour en juin pour orienter les familles nouvellement arrivées au Luxembourg et leurs enfants.

Un département éducatif et psychosocial, des délégués à la protection des élèves, formés par le ministère, et des équipes de soutien aux élèves à besoins éducatifs spécifiques feront leur apparition dans chaque lycée. Un service national de l’éducation inclusive assurera la coordination entre les acteurs. Cinq nouveaux forums parentaux verront le jour à Bertrange, Esch-sur-Alzette, Ettelbruck, Hesperange et Lorentzweiler à la rentrée, plus un à Wiltz début 2024. Trois existaient déjà à Niederanven, Bettembourg et Marnach. Ils ont pour but de soutenir les parents via des cours, soirées, rencontres et activités avec les enfants.

Trois autres structures ouvrent pour soutenir le développement des enfants jusqu’à 8 ans et combler certains retards. Un «espace de rencontre protégé» prend place à Bonnevoie en tant que lieu neutre de rencontre entre enfants et parents auteurs de violence conjugale, suite à une décision du juge aux affaires familiales, pouvant exercer leur droit de visite. Et un nouveau centre socio-thérapeutique (structure dédiée aux élèves de l’enseignement fondamental atteints de troubles comportementaux), le huitième, est prévu d’ici la fin d’année à Alzingen.

Le ministre rappelle également la prolongation à venir, à l’horizon 2026, de l’obligation scolaire de 16 à 18 ans. Et la réforme de la législation qui revalorise l’activité des assistants parentaux dès la rentrée.

Un concours dans les SEA

Enfin, les Services d’éducation et d’accueil (SEA) pourront participer au tout premier «Kannerpräis», qui vise à valoriser leurs projets éducatifs.