Pour Jörg Ackermann, partner chez PwC Luxembourg et en charge de l’étude pour le compte de l’ABBL, le secteur du corporate banking au Luxembourg est solide et rentable: «Le joyau caché de l’industrie bancaire au Grand-Duché.» (Photo: PwC Luxembourg)

Pour Jörg Ackermann, partner chez PwC Luxembourg et en charge de l’étude pour le compte de l’ABBL, le secteur du corporate banking au Luxembourg est solide et rentable: «Le joyau caché de l’industrie bancaire au Grand-Duché.» (Photo: PwC Luxembourg)

Selon les données extrapolées recueillies lors de l’élaboration du «Corporate Banking Survey» 2022, le chiffre d’affaires du secteur du corporate banking tournait aux alentours des 3 milliards d’euros à la fin de l’année 2020. Soit une progression de 58,8% par rapport à 2016.

Secteur méconnu – on compte très peu d’études qui lui soient consacrées –, le corporate banking ( autrement dit les services bancaires aux entreprises) contribue à 27% de l’activité du secteur bancaire luxembourgeois et se place devant le segment de la banque privée, qui n’a réalisé «que» 2,2 milliards de chiffre d’affaires.

«Les produits de financement et les activités basées sur les intérêts sont les principaux contributeurs à la croissance. Les entreprises multinationales restent au cœur de l’activité des banques, et les institutions non financières représentent un segment de clientèle-clé», détaille PwC Luxembourg, qui a réalisé l’étude pour l’ABBL.  Cette trajectoire de croissance se retrouve dans l’évolution des marges bénéficiaires qui sont passées de 832,4 millions en 2016 à 1,1 milliard en 2020. Soit une croissance de 36,7%. 74% de ces marges – un niveau qui reste constant depuis 2016 – sont liés à l’activité de gestion des intérêts.

La gamme des services bancaires aux entreprises au Luxembourg s’étend de la fourniture de financements (bilatéraux et syndiqués) et de services de trésorerie à la gestion des flux de trésorerie et aux solutions de financement du commerce international. «Ces produits constituent généralement le cœur de métier d’un ensemble tout aussi diversifié de prestataires de services, qui collaborent avec d’autres acteurs du marché – tous remplissant diverses fonctions dans un environnement dynamique, mais difficile. Sur la base des relations observées entre les produits, les fonctions et les prestataires de services, PwC a démontré comment ces éléments mobiles contribuent collectivement à l’efficacité du paysage bancaire luxembourgeois pour les entreprises», peut-on lire dans l’étude. La fourniture de financements représente 76% de l’activité et 81% de la marge bénéficiaire.

Le secteur du corporate banking au Luxembourg est ouvert vers l’international: 72% des banques servent des clients multinationaux, principalement installés en Europe. L’Europe représente 71% de l’activité.

Un secteur optimiste pour les années à venir

Au-delà des chiffres, qui témoignent d’un secteur «solide et rentable», le climat des affaires semble être au beau fixe. «Ayant assuré une croissance constante de leurs revenus et de leurs bénéfices dans le passé – principalement grâce à leurs solutions de financement –, les banques s’apprêtent à s’assurer de nouveaux gains futurs et s’appuieront fortement sur leurs produits de financement. Dans cette optique, 90% et 65% de nos répondants cherchent à développer leurs activités basées sur les intérêts et les commissions et leurs activités payantes. Cette ligne de conduite est également soutenue par les récentes pressions inflationnistes, qui permettent aux banques d’augmenter à la fois leurs activités liées aux intérêts et aux commissions», détaille l’étude.

L’enquête dévoile également la reconnaissance de plus en plus répandue de l’importance de l’innovation et de la transformation numérique. La digitalisation est en haut de l’agenda de 70% des entreprises consultées. «De nombreuses banques sont à l’aube d’un voyage de transformation totale, marqué par un accent sur la durabilité, la numérisation et l’acquisition des bons talents.»

Au rayon des défis, les répondants citent principalement la surréglementation et la cybersécurité. «Si l’écosystème réglementaire du Luxembourg le positionne fortement comme un hub mondial, les problèmes de surréglementation et de cybersécurité restent à résoudre si le pays veut continuer à attirer et à maintenir davantage d’acteurs mondiaux dans le domaine de la banque d’entreprise», estiment les professionnels.

L’étude peut être consultée .