La troisième tour toise ses deux sœurs de six étages, tout en marquant une continuité entre les différentes identités architecturales de l’institution judiciaire européenne. (Photo: DPA)

La troisième tour toise ses deux sœurs de six étages, tout en marquant une continuité entre les différentes identités architecturales de l’institution judiciaire européenne. (Photo: DPA)

La cinquième extension de la Cour de justice de l’UE sera dévoilée au public à la rentrée.

À peine neuf ans après la quatrième extension, la Cour de justice de l’UE s’apprête à achever une nouvelle mue, dont l’élément majeur est la troisième tour, fausse copie des deux précédentes, légèrement désaxée par rapport à ses sœurs et plus haute de six étages.

Elle est composée de deux fines tours accolées et décalées, l’une noire et l’autre dorée, symbolisant la synthèse des identités architecturales successives de la CJUE: les panneaux sombres du palais, parallélépipède d’acier inauguré en 1973 et ceint de l’Anneau dans la quatrième extension; les panneaux dorés renvoyant aux deux tours qui ont rompu en 2008 la silhouette très basse de l’ensemble architectural depuis le déménagement de la CJUE sur le plateau du Kirchberg.

Réalisée par le même architecte que la précédente extension, Dominique Perrault, en collaboration avec Jean Petit Architectes et SRA Architectes, la cinquième extension s’inscrit dans la continuité de la précédente, par la volonté de former un tout cohérent et harmonieux. Fidèle à ses convictions, Dominique Perrault a dessiné des espaces extérieurs en cohérence avec le site. L’esplanade, libérée par la démolition du bâtiment Jean Monnet, ancien siège des services de la Commission, ne sera quant à elle achevée qu’en 2020, avec le Jardin du multilinguisme.

La base de la troisième tour est vouée à devenir l’entrée principale de l’institution pour les visiteurs. (Illustration: DPA)

La base de la troisième tour est vouée à devenir l’entrée principale de l’institution pour les visiteurs. (Illustration: DPA)

Née Cour de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, la Cour de justice a connu plusieurs bâtiments au gré de l’élargissement de la Communauté, puis Union, européenne et de ses compétences. Installée dans la Villa Vauban, puis côte d’Eich, elle a rejoint le Kirchberg en 1973, après la décision du gouvernement luxembourgeois de dédier le plateau bucolique traversé par une autoroute aux institutions européennes.

1988, 1993, 1994 ont vu de nouveaux bâtiments s’ajouter au palais de 1973, notamment pour accueillir le tribunal de première instance, créé en 1988 (aujourd’hui tribunal de l’UE).

La troisième tour abritera, tout comme ses deux sœurs, une partie des juristes-linguistes de la Cour de justice – puisque les procédures et actes de l’institution sont traduits dans les 23 langues officielles de l’UE. Elle permet de rassembler sur un même site l’ensemble des agents travaillant pour la Cour ou le tribunal – les deux juridictions partageant les mêmes services administratifs (traduction, bibliothèque, cantine, etc.).

L’inauguration de la cinquième extension s’accompagnera du vernissage de l’exposition «Esprit des lois, génie des lieux: le temps d’une œuvre. Construire un palais de justice pour l’Union européenne». L’exposition retracera, de 1950 à aujourd’hui, les processus de création urbains et architecturaux de l’édifice qui a accompagné la construction européenne.

Exceptionnellement, l’institution organise sa  le 19 octobre (et non au mois de mai) afin de permettre aux citoyens de découvrir la troisième tour et son belvédère, perché à 118 mètres.