Les manifestants s’impatientent devant la pénurie de logements sociaux et abordables au Grand-Duché. (Photo: Nader Ghavami)

Les manifestants s’impatientent devant la pénurie de logements sociaux et abordables au Grand-Duché. (Photo: Nader Ghavami)

Les manifestants ont marché de la gare à la place d’Armes, ce samedi après-midi, pour l’accès à un logement digne et abordable. Le point avec Jean-Michel Campanella, l’un des organisateurs, sur leurs revendications.

Un millier de personnes avaient déjà marché pour le logement abordable . Jean-Michel Campanella, président de l’association de défense des locataires Mieterschutz, n’en attendait pas moins ce samedi 27 mars, pour la Journée européenne d’action pour le droit au logement. La coalition Wunnrecht, qui regroupe plusieurs associations, a organisé à cette occasion une «Manifestation nationale pour l’accès au logement digne et abordable». Une problématique qui touche de plein fouet le Luxembourg…

«Il y a des spécificités selon les associations de la coalition dans les revendications. Celle qui est transversale, c’est que l’État fasse un effort de construction de logements sociaux. On a calculé 3.000 à 4.000 logements sociaux à construire ou rénover. De même au niveau des logements abordables, dont les besoins sont estimés à 3.000. Et qu’ils redéfinissent d’urgence plus clairement les critères de ce qu’est un logement abordable», précise Jean-Michel Campanella. Pour lui, «il faut calculer selon les revenus et la composition de la famille». Il envisage qu’une bonne limite pourrait se situer aux alentours de 30% des revenus accordés au loyer.

23 revendications

L’association s’oppose également à la reprise des expulsions , qui avaient été mises entre parenthèses depuis le début de la crise sanitaire. «Si cela devait reprendre, il faudrait des mesures d’accompagnement», explique Jean-Michel Campanella. Selon son expérience, cela concerne «des gens dont les immeubles ont été rachetés pour en faire du haut standing. Les loyers à 800 ou 1.000 euros par mois augmentent et ils doivent quitter les lieux, mais ne trouvent plus de loyers dans ces prix-là.»

De plus en plus sollicitée, l’association demande aussi «le soutien de nos services d’assistance aux locataires. Ce n’est pas très juste qu’on soit obligés de faire ça bénévolement en dehors de nos heures de travail.»

En tout, la coalition a publié une liste de 23 revendications, pour lesquelles elle a marché ce samedi. Parmi elles, la taxation des logements vides et des terrains constructibles pour éviter la spéculation immobilière, ou encore la création de nouvelles places dans les foyers d’hébergement des demandeurs de protection internationale.

Le cortège avait rendez-vous à la gare à 15h, il a marché en musique jusqu’à la place d’Armes.