Deloitte publie la treizième édition de son étude annuelle sur le secteur des professionnels du secteur financier. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Deloitte publie la treizième édition de son étude annuelle sur le secteur des professionnels du secteur financier. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le secteur des PSF laisse la crise du Covid derrière lui: son résultat net consolidé progresse de 26% tandis qu’avec 17.320 salariés, ses effectifs dépassent le niveau d’avant pandémie.

«Les PSF ont fait preuve d’une étonnante résilience, illustrée par le rebond du marché», commentent Raphaël Charlier (partner & PSF leader) et Adil Sebbar (managing director audit) en charge de l’étude annuelle que consacre Deloitte Luxembourg au secteur des Professionnels du secteur financier (PSF). «Notre rapport, dont c’est la treizième édition, confirme la stabilisation du nombre de PSF après une période Covid difficile, démontrant une fois de plus la résilience et la reprise continues du secteur depuis le début de la pandémie».

Une résilience qui se constate dans les chiffres.

De décembre 2017 à décembre 2021, sous l’effet de la tendance à la consolidation du marché par le biais de fusions et d’acquisitions, le nombre de PSF avait fortement diminué, passant de 289 à 266. Cette année, le nombre d’acteurs, succursales incluses, est resté stable passant de 266 entités à 263. (-1,1%) sur la période de 2021 à début 2022. D’une année à l’autre, 14 entreprises ont disparu et 12 ont été créés. Des variations dues à la création de nouvelles entreprises, à la transformation d’entités existantes en PSF et à des changements de catégories.

Le secteur des PSF regroupe trois familles d’acteurs: les sociétés d’investissement – qui fournissent des services d’investissement à des tiers –, les PSF spécialisés – actives dans le secteur financier, mais qui ne prestent pas de services d’investissement, comme les familles offices, les domiciliataires ou les agents teneurs de registre –, et les PSF de support – principalement des sociétés offrant des services dans le secteur des technologies de l’information et de la communication.

Les principales catégories de PSF en 2021 restent les PSF spécialisées (100 entreprises actives) et les entreprises d’investissement (96 entreprises actives). Elles représentent respectivement 38% et 36% des sociétés du secteur.

Bénéfices net en croissance

Si on regarde ensuite les comptes du secteur, on constate que la croissance était au rendez-vous.

Le bilan total de l’ensemble des PSF s’élevait à 8,9 milliards d’euros au 31 décembre 2021 (+3%). Au 30 juin, le bilan s’est contracté de 3,4% en passant à 8,6 milliards. Cette chute est due, à hauteur de 260 millions, à la firme IBLux (anciennement Interactive Brokers Luxembourg).

La croissance, on la trouve dans l’évolution du bénéfice qui s’élève – sur base de chiffres provisoires – à 294 millions contre 234 millions en 2020. Une progression que l’on doit à la bonne santé des PSF d’investissements dont les bénéfices ont atteint de 129 millions (+38%) et des PSF du support avec une performance de 70 millions (+61%). Les bénéfices nets des PSF spécialisés restent stables avec 94 millions d’euros en 2021 (-2%).

2022 s’annonce cependant être une année moins porteuse: sur les neuf premiers mois de 2022, le bénéfice net provisoire s’élève à près de 174 millions, soit un recul de 9% par rapport à la même période de 2021.

35% de l’emploi de la Place

Les effectifs des PSF sont également orientés à la hausse.

Après une baisse des effectifs durant 2020 – pendant la crise du Covid, le nombre d’employés est passé de 16.878 fin 2019 à 16.248 fin 2020 –, la tendance s’est inversée: les effectifs ont dépassé le niveau de prépandémie avec 17.320 professionnels recensé au 30 septembre (+6%). 53% de ces emplois sont pourvus par les PSF de support.

À titre de comparaison, les banques employaient 25.992 personnes fin 20211 et les sociétés de gestion 6.895. De 2009 et 2021, le nombre d’employés des PSF a crû de 24%, tandis que les effectifs des banques sont restés stables, passant sur la période de 26.420 à 25.965 personnes.

Aujourd’hui, le secteur des PSF emploie 35% des travailleurs du secteur financier.