Avec des difficultés très nettes, attendues entre 2027 et 2032, le Fonds de compensation va jouer un rôle clé. L’an dernier, il a perdu plus de 2,5 milliards d’euros dans un contexte économique très compliqué. (Photo: Shutterstock)

Avec des difficultés très nettes, attendues entre 2027 et 2032, le Fonds de compensation va jouer un rôle clé. L’an dernier, il a perdu plus de 2,5 milliards d’euros dans un contexte économique très compliqué. (Photo: Shutterstock)

Malgré 480 millions d’euros investis en 2022, la valeur des avoirs du Fonds de compensation de la Sécurité sociale a diminué de 2,69 milliards d’euros à 21,91 milliards d’euros.

«Le Fonds de compensation a investi l’année dernière plus de trois milliards d’euros, soit une part considérable des 26 milliards d’euros de sa réserve de pension, dans des industries qui nuisent au climat et à l’environnement, dans l’industrie nucléaire ainsi que dans des entreprises qui ne sont pas conformes avec les exigences des normes internationales sur le devoir de vigilance en matière de droits humains. Pour Greenpeace, il s’agit d’une preuve supplémentaire que la politique d’investisseur responsable du FDC n’est qu’une campagne publicitaire.»

Ce mardi 20 juin, Greenpeace revient, une fois de plus, sur les investissements de ce fonds qui doit venir au secours du financement des retraites, pour relever que la stratégie 2023-2027, revue en février, n’a pas été suivie d’effets. Assez logique puisque le rapport que l’organisation cite est celui de 2022 et que la stratégie a été revue en février.

La liste des exclusions (en février 120 entreprises étaient exclues et 180 autres en cours d’observation) est modifiée deux fois par an. En 2022, le FDC a investi plus de 380 millions d’euros dans des banques telles que Bank of America, Barclays, Citigroup ou JP Morgan Chase, connues pour financer des entreprises qui détruisent le climat et violent les droits humains, dit Greenpeace, .

Au-delà de cela, ce que dit le rapport annuel du FDC pour 2022, c’est surtout que la valeur de ses avoirs a diminué de 2,69 milliards d’euros à 21,91 milliards d’euros. «La société a clôturé l’année avec une performance négative de -12,87%, sous-performant ainsi sa stratégie référence de 54 points de base. Dans ce contexte, la contribution positive à la performance globale de l’allocation d’actifs, principalement due à la décision de la sous-pondération des obligations libellées en euros pendant toute l’année, a été plus que compensée par des performances relatives plus faibles de certains gestionnaires.

La performance globale des actions a été de -13,06% tandis que les titres à revenu fixe ont affiché un résultat de -14,53%. La hausse des taux d’intérêt a permis au marché monétaire d’être légèrement positif, ceci de 2 points de base. Enfin, l’immobilier mondial a bien résisté avec une performance annuelle de 9,91%, même si les premiers signes d’un redressement sont apparus au quatrième trimestre», relève un des membres du conseil d’administration, Marc Flammang, dans le rapport annuel, après avoir décrit la succession d’événements négatifs qui se sont produits en 2022, qu’ils soient géopolitiques ou macro-économiques.

Fin février, dans le cadre des débats à la Chambre, le ministre de la Sécurité sociale, (LSAP), avait expliqué qu’«un rendement moyen de 4,5% a été atteint depuis 2007 à ce jour et que sans ces investissements, la réserve aurait atteint dix milliards d’euros en moins». En 2018, le Fonds de compensation avait subi sa première alerte, avec une clôture annuelle négative de 441,7 millions d’euros, une première depuis la création de cet organisme de placement collectif en 2007.

Au milieu de ces 473 pages qui décrivent dans quoi les investisseurs qui agissent au nom de l’État misent, notons que l’exposition à la Russie est passée de 95,4 millions d’euros (1,17% des avoirs du FDC) fin 2021 à 0 fin 2022.

La prochaine coalition ne pourra pas faire l’économie d’une réforme des retraites dès 2024, avait commenté la Chambre de commerce dans le cadre de ses propositions et de ses livrets pour aider les candidats en campagne pour les élections législatives.