La dernière fois qu’un taux de tabagisme supérieur à 25% avait été enregistré, c’était en 2005. Et la plus grande proportion de fumeurs se rencontre chez les jeunes, avec un tiers (33%) des 18-24 ans qui a fumé en 2020, selon l’enquête de la Fondation Cancer. (Photo: Shutterstock)

La dernière fois qu’un taux de tabagisme supérieur à 25% avait été enregistré, c’était en 2005. Et la plus grande proportion de fumeurs se rencontre chez les jeunes, avec un tiers (33%) des 18-24 ans qui a fumé en 2020, selon l’enquête de la Fondation Cancer. (Photo: Shutterstock)

Selon l’enquête publiée ce lundi 31 mai par la Fondation Cancer, et réalisée en collaboration avec TNS Ilres, le Luxembourg compte 88.000 fumeurs quotidiens, soit 17% de la population.

«Le gouvernement doit prendre ses responsabilités avec des mesures fortes pour faire baisser le tabagisme dans le pays. La politique antitabac du Luxembourg n’a pas porté ses fruits», affirme , directrice de la Fondation Cancer, qui publie, ce lundi 31 mai – Journée mondiale sans tabac –, son enquête annuelle sur le tabagisme au Luxembourg. Elle a été réalisée en collaboration avec TNS Ilres, auprès de 3.019 personnes de plus de 16 ans résidant au Luxembourg.

On peut notamment observer dans cette enquête que plus du quart (26%) des personnes interrogées au Luxembourg ont fumé en 2020, soit de manière régulière, soit de manière occasionnelle, et 17% allument au moins une cigarette par jour. «Si l’on extrapole ces chiffres à l’ensemble de la population âgée de plus de 16 ans, le Grand-Duché de Luxembourg compte environ 135.000 fumeurs, dont plus de 88.000 fumeurs quotidiens. Par rapport à l’année précédente, marquée par une hausse inhabituellement élevée (en 2019, 27% de tous les adultes étaient fumeurs, ndlr), le pourcentage de fumeurs en 2020, avec une baisse d’un point, n’a guère évolué», ajoute le communiqué de la Fondation. La crise du Covid-19, vue par une majorité de personnes comme stressante, n’a pas poussé les fumeurs à ralentir leur consommation de tabac.

Les recettes des droits d’accises en baisse

La dernière fois qu’un taux de tabagisme supérieur à 25% avait été enregistré, c’était en 2005. Et la plus grande proportion de fumeurs se rencontre chez les jeunes, avec un tiers (33%) des 18-24 ans qui a fumé en 2020, et dans la tranche d’âge de 25 à 34 ans, ce taux atteint les 35%. «La mesure qui s’impose est d’augmenter considérablement les prix des produits du tabac, et les programmes de prévention doivent être étendus. Ce qu’il faut, c’est empêcher les jeunes de commencer à fumer», insiste Lucienne Thommes.

Et la tendance générale n’est pas au sevrage tabagique, car, même si 48% de tous les fumeurs ayant participé à l’enquête TNS Ilres ont déclaré vouloir arrêter de fumer, il s’agit du taux le plus faible depuis 2008. «Si l’on augmente le prix des paquets de cigarettes de seulement 10 ou 20 centimes, cela n’apporte rien», poursuit la directrice de la Fondation Cancer. «Mais nous sommes bien conscients que l’attractivité des prix pratiqués dans notre pays ne joue pas en notre faveur. Les recettes provenant des droits d’accises sont bien supérieures au coût pour la Caisse nationale de santé des conséquences du tabagisme, contrairement à d’autres pays comme la France, qui ont donc fait le choix d’augmenter fortement le prix des paquets.»

664,8 millions d’euros de droits d’accises en 2020?

Le Grand-Duché a en effet perçu en 2019 près de 775 millions d’euros (dont 170 millions de TVA) de la part de l’industrie du tabac, et près de 3 milliards de cigarettes ont été vendues en 2018. Les recettes des «droits d’accises autonomes sur tabacs manufacturés» seraient de 664,8 millions d’euros pour l’année 2020 (chiffre provisoire), selon les données de la situation des recettes courantes de l’État au 31 décembre dernier, un chiffre en baisse d’environ 15%. Une diminution qui est peut-être la conséquence de la mesure mise en place par le gouvernement français le 1er aout dernier. Ce ne sont en effet plus quatre cartouches que les Français sont autorisés à ramener de l’étranger, Luxembourg inclus, donc, mais une seule.