Mia Adams: «La microfinance a assuré une révolution. Elle a d’abord donné confiance aux gens en les rendant productifs, elle les a responsabilisés, a créé de la transparence et permis à de nombreuses personnes de vivre de leur propre entreprise.» (Photo: ADA)

Mia Adams: «La microfinance a assuré une révolution. Elle a d’abord donné confiance aux gens en les rendant productifs, elle les a responsabilisés, a créé de la transparence et permis à de nombreuses personnes de vivre de leur propre entreprise.» (Photo: ADA)

L’association Appui au développement, qui soutient le recul de la pauvreté dans les pays du Sud par la microfinance, fête ses 25 ans. Retour sur cette aventure avec sa fondatrice, Mia Adams, qui a misé sur la responsabilisation des populations.

Si le Luxembourg bénéficie aujourd’hui d’une expérience dans la microfinance – concrétisée dans une «maison de la microfinance» –, c’est certainement grâce à Mia Adams, qui, il y a 25 ans, a développé une association pour venir en soutien au développement de pays du Sud. Le 11 mai 1994, Appui au développement autonome (Ada) voit le jour. Le principe est novateur pour l’époque.

Selon les vœux de la fondatrice, l’objectif n’est pas de soutenir des populations pauvres en les aidant à travers des dons, mais en les responsabilisant. Un choix qui part d’un constat fait après avoir vécu quelques années en Afrique au côté de son mari, fonctionnaire à la Banque mondiale, puis en travaillant au sein d’une ONG luxembourgeoise (Frère des Hommes).

Sur le terrain, elle constate parmi les populations une réelle volonté d’améliorer son quotidien. «Il fallait rentabiliser ces capacités. Et prouver que, parmi les pauvres, il y a des gens actifs, capables de prendre leur futur en mains à condition de disposer de moyens financiers.»

Pour que des jeunes puissent installer une activité et en vivre, il faut d’abord une phase de formation qui intervient avant le financement.

Mia Adamsfondatrice de l’Ada

Le principe qui s’imposait pour elle a pris la forme de la microfinance, qui consiste, au départ, à accorder des petits prêts afin d’amorcer la pompe et de permettre à des particuliers de monter des projets de taille raisonnable. Actuellement, 57,6% des dé­penses opérationnelles vont vers l’Afrique, 24,1% en Amérique latine et 16,3% en Asie. En 2018, l’Ada a également assuré plus de 150 formations qui ont touché 4.800 participants un peu partout dans le monde.

L’Ada entendait appuyer, accompagner dans le temps et faciliter des dynamiques de développement dont les gens avaient besoin, mais qu’ils voulaient concrétiser eux-mêmes. «La microfinance a assuré une révolution, note encore Madame Adams. Elle a d’abord donné confiance aux gens en les rendant productifs, elle les a responsabilisés, a créé de la transparence et permis à de nombreuses personnes de vivre de leur propre entreprise.»

Mais, dans le domaine du développement, aucune action ne peut apporter à elle seule la solution et, aujourd’hui, Mia Adams, même si elle a passé le témoin, plaide toujours pour plus de convergence entre spécialistes de différents domaines. «Pour que des jeunes puissent installer une activité et en vivre, il faut d’abord une phase de formation qui intervient avant le financement. Et une fois celui-ci obtenu, un encadrement est nécessaire pour en faire de bons gestionnaires et garantir leur réussite.»