En quatre ans, le loyer moyen a fondu de moitié à l’avenue de la Gare. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

En quatre ans, le loyer moyen a fondu de moitié à l’avenue de la Gare. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Entre les volets baissés et les pancartes «à louer», l’avenue de la Gare est en proie à une désertion des commerces ces derniers mois. Une simple promenade de la gare centrale à la passerelle Al Bréck mène à un sinistre décompte: celui des cellules vides.

Elles sont 21 en ce mois de février 2021, soit un tiers des adresses de l’avenue de la Gare. Tout commence avec, au numéro 65, Camaïeu, enseigne qui n’a pour ses trois points de vente au Luxembourg, en septembre 2020.

Vient ensuite Carrefour Express, dont , à en croire son service presse, mais qui, de toute évidence, dure, puisque le volet est baissé depuis le 6 avril 2020.

Sur le trottoir d’en face, est désormais fermé, et cette surface vacante de 200m2 cherche preneur. Loyer demandé? 7.500 euros, soit 37,50 euros/m2.

Ses voisins Veritas et H&M ont , après un différend concernant le montant des loyers demandés. , mais aucun nom n’est pour l’heure visible.

«Le Collège n’a pas encore tranché la question des prochains occupants des pop-up stores. Ce sera probablement le cas après le congé de carnaval», répond simplement l’échevin en charge du Commerce, (CSV).

Des engins de chantier en action

L’ancien CoolCat est désert depuis 2019, année où l’enseigne de prêt-à-porter a été déclarée en faillite. Avec une superficie de 835m2, la surface traversante jusqu’à l’avenue de la Liberté offre un potentiel de développement pour une grande enseigne. Son loyer? 45.000 euros par mois.

Plus petite, la cellule de 322m2 jadis occupée par Ulla Popken cherche preneur pour 17.710 euros par mois.

En face, l’enseigne Six affiche la couleur avec une liquidation totale. Les points de vente de l’enseigne vont en fait changer d’identité et , autre marque de bijoux fantaisie.

À l’angle de la rue de Bonnevoie, le bruit des engins de chantier se fait entendre, avec la réhabilitation de l’ancien Yves Rocher, parti sur le trottoir d’en face.

Un ensemble de trois immeubles commerciaux est actuellement en réfection. On y trouvait voici encore quelques mois le Brooklyn Café, Alain Afflelou (qui a déménagé quelques mètres plus haut) et Calzedonia, qui a préféré se concentrer sur son implantation de la ville haute. L’enseigne Z fait partie de ces victimes collatérales de la crise sanitaire: sa maison mère , entraînant la disparition de ses points de vente au Grand-Duché.

De l’autre côté de l’artère, le numéro 27 cherche preneur, de même que les anciens Salsa, Springfield et C&A, qui ont .

Plus ancienne, la grande surface occupée jadis par Darty est désormais barricadée et recouverte d’affiches. En 2013, au Grand-Duché, et bien que les deux enseignes aient cohabité sur l’artère, la situation n’a pas perduré longtemps.

Enfin, la cellule occupée jadis par Tiffosi cherche preneur, de même que les deux surfaces récemment rénovées aux numéros 3 et 5 de l’avenue de la Gare.

Des loyers moyens moitié moins cher en quatre ans

Il y a quatre ans, le classement «Main Streets Across the World» de l’agent immobilier professionnel Cushman & Wakefield classait l’avenue de la Gare sur la deuxième marche du podium des rues commerçantes du Luxembourg, juste derrière la ville haute et sa Grand-Rue.

À l’époque, le loyer moyen s’affichait à 100 euros/mois/m2, en hausse de 11% par rapport à 2016. L’avenue de la Gare a disparu du classement en 2018, et ce dernier n’est plus édité depuis 2019. Néanmoins, un petit tour des annonces immobilières des nombreux biens actuellement affichés à la location nous mène à un loyer moyen de 48 euros/m2, soit moitié moins qu’en 2017.

En quatre ans, le quartier a vécu le long , mais aussi des travaux au niveau des , qui ont affecté l’ des commerces. 

La semaine dernière, le courtier JLL estimait le taux de vacance à 9% dans l’immobilier commercial de la capitale, avec une perspective de hausse pour les mois à venir. Selon ses données, . En 2020, il fallait compter 150 euros/m2/mois pour une surface commerciale en rue commerçante, un montant toutefois à nuancer, compte tenu de l’activité soutenue l’an dernier sur le segment des boutiques de luxe, qui pousseraient les tarifs vers le haut.