Entre Anne-Marie Solvi et Frank Wagener, la CEO de Paul Wurth et le CEO de SMS Group Europe, André Schneider, a rappelé l’importance du Luxembourg comme centre d’innovation, à la pointe sur la décarbonation et du futur campus pour continuer à se développer. (Photo: Nader Ghavami)

Entre Anne-Marie Solvi et Frank Wagener, la CEO de Paul Wurth et le CEO de SMS Group Europe, André Schneider, a rappelé l’importance du Luxembourg comme centre d’innovation, à la pointe sur la décarbonation et du futur campus pour continuer à se développer. (Photo: Nader Ghavami)

Trois ans après son 150e anniversaire – Covid oblige –, Paul Wurth organisait, samedi 23 septembre après-midi, sa fête de famille pour ses 500 employés, dans ses emblématiques installations d’Hollerich. 2023 sera l’année de tous les records pour le groupe allemand SMS Group, propriétaire à 100%, qui a fait du Luxembourg son centre de recherche.

«Nous célébrons 300 ans» d’histoire industrielle. Ce samedi 23 septembre matin, le temps n’a pas encore choisi son camp pour accueillir la fête de famille de Paul Wurth. Mais à l’intérieur de l’emblématique bâtiment du 1 rue de l’Aciérie, le CEO de Paul Wurth – qui est aussi le CEO Europe de SMS Group – André Schneider, rayonne devant deux journalistes et quelques membres de son staff, dont le directeur administratif et financier de Paul Wurth et de SMS Group Europe, Frank Wagener, et la CEO de Paul Wurth Geprolux, . 153 ans pour Paul Wurth et 152 ans pour SMS Group, qui a repris en 2021 les 40,8% qui lui manquaient encore de la success-story luxembourgeoise, précise-t-il au bord de la scène dressée là en cas de pluie, à côté d’une exposition interactive.

«Aujourd’hui, je crois qu’il n’y a plus d’inquiétude sur l’avenir de la société au Luxembourg», glisse-t-il. Avec 500 employés pour les quatre entités du groupe au Luxembourg, personne ne peut encore dire jusqu’où le centre de compétences et d’innovation autour de la décarbonation de l’industrie poussera le curseur quand son campus sera prêt. «Ce sera un très bel outil pour attirer les bonnes personnes, un endroit moderne et flexible. Nous pensons que le tout télétravail n’arrivera pas mais les employeurs devront donner aux jeunes la flexibilité qu’ils attendent.»

Tata Steel, H2 GreenSteel, Thyssenkrupp: trois contrats clés

Une chose est déjà sûre: le groupe battra cette année encore tous ses records. Le chiffre d’affaires du groupe qui a déjà franchi le cap des 3 milliards d’euros l’an dernier devrait encore grimper: rien que la structure européenne a déjà enregistré autour de 3,2 milliards de nouvelles commandes. Certes, il a fallu digérer la perte de 60 millions d’euros en Russie et de 650 autres millions d’euros de commandes, en 2022 au moment de la rupture de toute activité avec l’envahisseur de l’Ukraine, et laisser les installations et les 1.500 employés dans l’incertitude. Mais surtout, au lieu d’avoir en Russie le premier démonstrateur de sa nouvelle technologie de rupture, l’EasyMelt, le groupe s’est trouvé un partenaire de premier plan, le géant indien Tata Steel, qui veut ainsi réduire de 50% ses émissions de CO2 de ses hauts-fourneaux.

Cet été, SMS Group a aussi signé deux contrats supérieurs à un milliard d’euros: la première aciérie verte au monde alimentée à l’hydrogène vert (le H2 GreenSteel lancera ses activités au milieu de 300 hectares d’une forêt suédoise à Boden en 2025) et une installation de réduction directe dans l’aciérie de ThyssenKrupp à Duisbourg (à partir de 2026), dont l’intérêt est d’être le premier de trois niveaux de décarbonation dans cette industrie.

Premier carburant synthétique

Les affaires ne vont pas s’arrêter là puisque, pour se rapprocher des deadline dans la neutralité carbone (de 2035 pour la Finlande à 2050 pour l’UE, 2060 pour la Chine et la Russie et 2070 pour l’Inde), les industriels vont devoir mettre les bouchées doubles alors que vont se poser des problèmes de minerai disponible, de volume d’électricité et, surtout, d’hydrogène vert (par opposition à l’hydrogène produit à partir des hydrocarbures fossiles qui n’aurait aucun intérêt).

Le développement de technologies liées à l’hydrogène, au PowerToGas – de premiers kérosènes synthétiques sont en bonne voie pour l’aviation (et avec LuxAirport) – ou au greensteel génèrent des alliances pragmatiques qui placent le SMS Group et Paul Wurth au centre du jeu, comme en témoigne aussi l’accord avec la française Axens.

Transition dans le top management

Avant de s’occuper de la transition (environnementale) des autres, SMS Group s’est occupé de sa propre transition (managériale):

— le 1er octobre, Jochen Burg succèdera à Burkhard Damen au poste de CEO de cette entreprise qui emploie 14.000 personnes. En avril 2017, le vice-président «Corporate Service and purchasing» chez Paul Wurth à Luxembourg depuis 2013 avait rejoint le siège à Dusseldorf pour intégrer le comité exécutif. Il y a quinze ans qu’il a commencé à toucher à différents aspects du business;

— le 10 octobre, Fabiola Fernandez rejoindra le groupe où elle deviendra directrice financière à partir du 1er janvier à la place de Torsten Heisig;

— le 1er mai, Thomas Hansmann, qui a effectué toute sa carrière au Luxembourg chez Paul Wurth depuis 1995, a succédé à Hans Ferkal au poste de directeur technologique;

— enfin, le 1er janvier, Paul Tockert (21 ans chez Paul Wurth) deviendra directeur «Métallurgie» du groupe.

Trois profils sur quatre ont passé un long moment au Luxembourg, visiblement un bon centre de formation avant de devenir le hub de l’innovation du group et où Geprolux continue de se développer pour apporter son expertise à différents acteurs de premier plan qui en ont besoin, des CFL au Centre hospitalier Emile Mayrisch, en passant par la Commission européenne, la Ville de Luxembourg ou ArcelorMittal, comme l’a rappelé la CEO de cette filiale de Paul Wurth, Anne-Marie Solvi.