Fredrik Skoglund conseille aux investisseurs de jouer les actions. (Photo: BIL)

Fredrik Skoglund conseille aux investisseurs de jouer les actions. (Photo: BIL)

Après l’une des «pires récessions de l’histoire», Fredrik Skoglund, chief investment officer au sein de la BIL, envisage pour 2021 une reprise ressemblant à une «virgule Nike», soit une chute précipitée de l’activité en 2020 suivie d’un retour à la normale progressif.

«Portés par des mesures de relance budgétaire et monétaire, les marchés financiers du monde entier ont largement rebondi, malgré la crise économique qui perdure», constate Fredrik Skoglund. Pour qui la reprise sera inégale selon les pays. «Sa vitesse dépendra du succès des mesures prises pour endiguer la pandémie et des programmes de vaccination, mais aussi du maintien des politiques de soutien économique.» Pariant donc sur le maintien de politiques budgétaires et monétaires accommodantes, il s’attend néanmoins «à ce que 2021 soit une année positive, une année de reconstruction et de résolution des problèmes, sur fond de mesures de soutien et de progrès en matière de vaccination.»

Un environnement «porteur» pour les actions. «La hausse devrait toutefois n’être que légère, car une grande partie de ces perspectives est déjà intégrée dans les cours actuels.» Le contexte pandémique entraînera les gestionnaires à être très sélectifs. «La nouvelle réalité digitale issue de la pandémie fera sombrer certaines entreprises tandis que d’autres tireront leur épingle du jeu avec l’accélération de l’adoption du numérique. Faire preuve de sélectivité pour s’assurer de la solidité des modèles économiques des différentes entreprises sera plus essentiel que jamais», détaille-t-il. Pour lui, au niveau des entreprises, deux évolutions divergentes sont susceptibles de se produire: la pandémie aura un effet bénéfique sur les entreprises les plus avancées dans la transformation numérique, tandis que les entreprises dont le modèle économique a été bouleversé ne pourront pas fonctionner à pleine capacité tant que la distanciation physique prévaudra.

Adapter les portefeuilles à la numérisation

Au niveau sectoriel, il voit dans le changement climatique une opportunité. «Une action concertée et coordonnée au niveau international est indispensable. Des ressources considérables seront nécessaires et tous les secteurs auront un rôle à jouer, notamment le secteur de la finance.»

L’héritage du coronavirus subsistera même après le recul de la pandémie. Nos modes de vie sont à jamais transformés.
Fredrik Skoglund

Fredrik Skoglundchief investment officerBIL

Sur les marchés obligataires, la politique des taux bas n’étant pas remise encore en question, les rendements resteront faibles. Fredrik Skoglund appelle les investisseurs à rester conscients des risques encourus en cas de sursaut, même modeste, de l’inflation, qui ruinerait tout espoir de rendement. Pour lui, certaines banques centrales ont désormais la tentation de stimuler l’inflation. Notamment pour faire face à l’accroissement de la dette publique sans toutefois casser toute reprise.

À plus long terme, «l’héritage du coronavirus subsistera, même après le recul de la pandémie. Nos modes de vie sont à jamais transformés. Il est très peu probable que les tendances accélérées par la pandémie, comme la numérisation, fassent machine arrière, et les portefeuilles doivent être ajustés en conséquence», détaille Fredrik Skoglund.