Le portefeuille de la Brasserie comporte désormais quatre marques phares: Bofferding, Battin (en photo), Funck-Bricher et l’eau Lodyss. (Photo: Shutterstock)

Le portefeuille de la Brasserie comporte désormais quatre marques phares: Bofferding, Battin (en photo), Funck-Bricher et l’eau Lodyss. (Photo: Shutterstock)

Le rebond des ventes en grande distribution n’a pas réussi à compenser la chute des volumes encaissée dans l’horeca et l’événementiel. À côté de la bière, la maison mère de Bofferding mise désormais sur l’eau minérale pour soutenir son développement.

Avec un chiffre d’affaires amputé de 18%, à 8,9 millions d’euros, et un résultat opérationnel (Ebitda) rongé de près de 40%, à 2,1 millions d’euros, la Brasserie Nationale a été affectée par l’impact du Covid-19 l’an dernier.

«2020 fut une année très difficile, voire catastrophique», a admis, mercredi matin, , administrateur délégué de l’entreprise familiale luxembourgeoise connue pour brasser la bière Bofferding.

Si les marques Battin et Funck-Bricher complètent son portefeuille, le brasseur a , une marque d’eau minérale embouteillée qui constitue désormais son deuxième pôle d’activité, aux dires de son directeur général, .

«Aujourd’hui, chez Cactus, c’est près de 30% de parts de marché qui sont déjà prises avec Lodyss dans les bouteilles consignées», a illustré le responsable. Au total, la Brasserie Nationale a écoulé 2,8 millions de litres de son eau minérale. En neuf mois de commercialisation, celle-ci a représenté 20% de sa production totale.

«Lodyss est un premier pas, mais il y aura certainement d’autres pas qui seront faits», a glissé le directeur, sans pour autant s’avancer davantage.

Événementiel et horeca ont bu la tasse

En grande distribution, les ventes de la Brasserie Nationale ont gonflé de 19% sur l’année écoulée. Sa filiale Munhowen a vu son chiffre d’affaires chuter de 21%, à 61,95 millions d’euros, tandis que l’Ebitda s’est évaporé de 77%, à 1,52 million d’euros. Il faut dire que le fournisseur actif notamment sur le secteur de l’horeca a fait les frais des deux fermetures imposées, avec des ventes rongées de 45%, à 99.000hl, sur ce segment. Dans l’événementiel, la chute est de l’ordre de 35%, à 49.600hl.

Pour 2021, la Brasserie Nationale reste sur ses gardes et table sur une réouverture de l’horeca fin mars ou début avril. Elle s’attend à une présence encore marquée des restrictions sanitaires, raison pour laquelle «on ne se fait pas trop d’illusions sur la partie événementielle», a admis Frédéric de Radiguès.

Le défi logistique du déconfinement

Et face à un deuxième confinement déjà plus long que le premier, le brasseur se prépare à un défi: remplacer ses 20.000 fûts, qui seront périmés à la réouverture des cafés et restaurants en Grande Région. «Il faudra certainement une dizaine de jours pour réaliser cette opération logistique, qui sera sans précédent», a commenté le directeur, qui estime à 50.000 le nombre de fûts à changer pour l’ensemble de l’industrie brassicole.

Elle fait face à une baisse de près de 20% de ses ventes en 2020 en Europe, avec 330 millions d’hectolitres estimés. À l’inverse, le marché de l’eau en bouteille affiche un volume mondial globalement deux fois plus élevé que celui de la bière, avec une croissance rapide.

Voilà pourquoi la Brasserie Nationale compte beaucoup sur Lodyss pour l’aider à digérer l’impact du Covid-19.


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Celui-ci secoue aussi le marché des contrats de brasserie, avec la . Son concurrent de Bascharage se garde de tout commentaire à ce sujet et assure avoir reversé pour 1,8 million d’euros de loyers renégociés à la sortie du premier confinement. «Entre un mois et demi et deux mois de loyers gratuits ont été rétrocédés à nos exploitants», a souligné Frédéric de Radiguès.

Le groupe a investi, l’an dernier, 9,5 millions d’euros dans ses équipements de production, dans de nouveaux débits de boisson, dans , mais aussi dans une brasserie expérimentale. Établie sur son site de production de Bascharage, elle devrait permettre aux amateurs de bière de brasser leur propre breuvage. Son inauguration se profile à la fin du premier semestre, pour autant que la crise sanitaire ne chamboule pas l’agenda.