En milieu naturel, les nids de guêpes ne représentent pas de danger pour l’Homme, mais sur et à proximité immédiate des habitations, la cohabitation se complique et la question de la destruction peut se poser. (Photo: Shutterstock)

En milieu naturel, les nids de guêpes ne représentent pas de danger pour l’Homme, mais sur et à proximité immédiate des habitations, la cohabitation se complique et la question de la destruction peut se poser. (Photo: Shutterstock)

Cet été particulièrement sec semble propice à la prolifération des guêpes, réparties en 296 espèces dans le pays. Un insecte redouté par l’Homme, mais qui a un rôle à jouer dans la nature. La cohabitation peut cependant être compliquée et un marché s’est créé en réponse au problème.

Après un hiver et un printemps doux, force est de constater que les guêpes sont présentes en nombre en ce moment au Luxembourg.

«C’est une saison exceptionnelle, on est proche des 1.500 nids détruits, je pense que c’est la plus importante année en guêpes depuis 20 ans», dit Eddy Boland, expert en éradication et prévention contre les espèces nuisibles au Luxembourg. Son entreprise RHS constate que, cette année, les nids sont non seulement plus nombreux, mais aussi plus gros.

«Cette année était assez douce, les reines ont passé l’hiver sans problème et le printemps était doux. Il y a donc très peu de colonies qui ont été détruites», souligne notre interlocuteur.

C’est une saison exceptionnelle, on est proche des 1.500 nids détruits, je pense que c’est la plus importante année en guêpes depuis 20 ans.

Eddy Bolandpatron de  l’entreprise RHS

«Nous ne pouvons pas exclure que le changement climatique entraîne une légère hausse des populations de guêpes, même s’il n’y a pas d’observations scientifiquement valables permettant de l’affirmer à ce jour», nuance la ministre de l’Environnement,  (Déi Gréng).

La destruction comme dernière issue

Dans une réponse au parlementaire de son parti , l’écologiste précise que «la destruction devra toujours être considérée comme la dernière issue». Car les guêpes ont leur place dans la nature: elles fécondent les plantes à fleurs, détruisent des nuisibles et parasites en tant qu’insectivores, limitent l’expansion des moisissures et agents pathogènes, éliminent les fruits pourris et les restes de viande, et utilisent du bois pourri.

Dans le pays, on compte 296 espèces de guêpes, dont 15 vivant en colonie. Les abeilles sont réparties, pour leur part, en 342 espèces.

«Il ne faut justement pas les confondre avec les abeilles, qui disparaissent fortement», souligne Eddy Boland. Ses trois techniciens s’activent depuis pratiquement deux mois pour intervenir chez des particuliers ou des entreprises. Car depuis la réforme des services de secours en 2018, l’élimination des nids de guêpes ne figure plus dans les missions principales du CGDIS, sauf si aucun autre intervenant ne peut venir et «en cas de danger réel et imminent pour la population», souligne la ministre dans sa réponse au député François Benoy. En 2017, le service était intervenu à 3.751 reprises!

Un véritable marché du nid de guêpes s’est donc créé au Luxembourg, avec une série d’entreprises qui proposent d’éliminer les nids. Chez RHS, par exemple, le forfait débute à 125 euros avec garantie. Son patron s’est aussi équipé pour être paré à l’arrivée du frelon asiatique, bien qu’il n’ait pour l’heure pas encore été signalé au Grand-Duché. «Il faut bien faire la différence: le frelon asiatique est noir et très agressif, tandis que notre frelon européen ressemble à une grosse guêpe avec du rouge.»

Seulement un cas sur cinq nécessite une intervention

De son côté, l’asbl rappelle sur son site web l’importance de rester calme et d’éviter les gestes brusques lorsqu’une guêpe s’approche de nous. L’organisation propose même des formations et conseils sur la gestion des nids de guêpes, dans l’optique de les préserver autant que possible, via 25 conseillers qui ont traité 1.200 demandes entre mai et octobre 2019.

Selon le rapport de ces conseillers, dans «trois quarts des cas, des solutions sans intervention (information, sensibilisation) ou de simples mesures de guidage ont résolu le problème. En outre, une situation sur cinq nécessitait une transposition/translocation ou une destruction du nid», a encore expliqué la ministre.

Mais dans le cas de nids situés sous des planches de terrasses en bois, dans des caissons à volets de portes-fenêtres ou qui endommagent l’isolation de la façade ou de la toiture, difficile pour l’Homme de s’éloigner du nid ou de le déplacer. C’est dans ces cas de figure que la destruction s’avère être la réponse la plus appropriée.