Une personne sur cinq fume tous les jours au Luxembourg, soit 129.079 personnes selon les résultats de l’étude annuelle sur la prévalence tabagique au Luxembourg. (Photo: Hugo Hirsch/Maison Moderne)

Une personne sur cinq fume tous les jours au Luxembourg, soit 129.079 personnes selon les résultats de l’étude annuelle sur la prévalence tabagique au Luxembourg. (Photo: Hugo Hirsch/Maison Moderne)

Les résultats de l’étude annuelle sur la prévalence du tabac au Luxembourg sont «très inquiétants», a déclaré la ministre de la Santé Paulette Lenert le mercredi 24 mai, aux côtés du directeur de la Santé Dr Jean-Claude Schmit, de la directrice de la Fondation Cancer Lucienne Thommes et du coordinateur Pedro Marques.

Une personne sur cinq fume quotidiennement au Luxembourg, et 28% des 150.000 individus sondés en ligne se considèrent comme fumeurs. C’est la troisième hausse annuelle consécutive de ces chiffres après celle de 2020 et 2021. «Un résultat très inquiétant» pour la ministre de la Santé,  (LSAP).

Les jeunes affichent le taux de tabagisme le plus élevé: 70% des fumeurs ont moins de 34 ans et 34% d’entre eux ont entre 16 et 24 ans. La proportion entre les hommes (29%) et les femmes (27%) est quant à elle presque équivalente.

«Au Luxembourg, environ 700 personnes sont mortes en 2022 à cause du tabac», explique le coordinateur PNLT (pour Plan national de lutte contre le tabagisme), Pedro Marques. «Et n’oublions pas les nombreuses maladies liées au tabac», rajoute le directeur de la Santé, Dr .

L’e-cigarette, la nouvelle tendance

La cigarette classique reste celle que consomment «les jeunes adultes» – 61% de ceux qui en achètent ont entre 25 et 49 ans – tandis que les plus jeunes s’orientent vers la cigarette électronique et plus précisément les «puffs». Seulement 11% en consommaient en 2021 contre 21% l’année dernière.

«Les dangers sont plus élevés chez les plus jeunes, le tabagisme détruit plus facilement leur cortex cérébral et ils deviennent dépendants plus facilement, ce qui rend le sevrage encore plus difficile», rappelle, d’un ton inquiet, la directrice de la Fondation Cancer, .

Packaging de toutes les couleurs, infinité de goûts disponibles (pomme, menthe, fruits rouges…), prix défiant toute concurrence (aux alentours de sept euros) et fausses informations sur les risques qu’elle provoque (38% pensent qu’elle est moins nocive que la cigarette) sont autant de raisons qui incitent les consommateurs à l’essayer.  

De nouvelles mesures

«Il faut agir sur tous les plans», rétorque la ministre de la Santé, Paulette Lenert. «Il faut mener des campagnes de préventions agressives pour renseigner les personnes qui ne sont pas informées correctement et essayer de sevrer ceux qui consomment».

Cette campagne est nécessaire puisque seuls 26% des sondés connaissent la mission du programme d’aide au sevrage tabagique instauré par le ministère de la Santé et de la Caisse nationale de santé (CNS).

50% des fumeurs se déclarent prêt à arrêter de fumer, un processus qui n’est pourtant pas évident. Selon l’étude, les fumeurs tentent trois ou quatre sevrages avant d’y parvenir. Des facteurs externes comme le stress ou la prise de poids peuvent également être des causes qui amènent à l’échec d’un sevrage.

D’après l’OMS, une hausse des prix de 10% des paquets de cigarettes fait reculer sa consommation d’environ 4% dans les pays à revenus élevés. Au Luxembourg le prix moyen d’un paquet de 20 cigarettes en 2022 est de 4,78 euros selon Statista, bien loin de la France et ses 10,19 euros.

«Ce n’est pas suffisant et les pays voisins ne cessent de nous le rappeler, les prix sont une mesure évidente, mais ce n’est cependant pas l’unique solution» explique, la ministre de la Santé, consciente du problème.