Alors qu’ArcelorMittal fêtera les 50 ans de son centre R&D d’Esch d’ici peu, c’est le site de Rodange qui était à la fête, ce jeudi 22 septembre, pour célébrer ses 150 ans. Une bien belle longévité industrielle dans un secteur qui a enduré bien des tempêtes au fil des décennies. Plusieurs guerres et différentes crises économiques n’ont pas eu raison de l’usine presque assise sur la frontière, devenant même un «des rouages essentiels du dispositif industriel du groupe au Luxembourg».
«Le site ArcelorMittal Rodange est un exemple de la capacité de nos équipes à se réinventer, à innover et à proposer des solutions acier à la pointe des attentes de nos clients. Les hommes et les femmes qui ont œuvré hier et aujourd’hui aux succès d’ArcelorMittal Rodange peuvent être fiers du parcours réalisé!», a ainsi souligné Henri Reding, chief sustainability officier ArcelorMittal Luxembourg produits longs, en présence du , mais aussi des ministres de l’Économie (LSAP), et du vice-Premier ministre (déi Gréng).
Preuve de son dynamisme et de la qualité de ses équipes, Rodange a su développer en quelques années une gamme complète de rails à gorge pour tramway, avec 15 références.
C’est en 1872 que débute l’histoire avec la création de la Fondation de la société anonyme des hauts-fourneaux de Rodange. En octobre 1874, l’usine est prête à produire, mais le premier haut-fourneau n’est allumé qu’en 1878. Le retard est dû aux affres d’une crise économique, provoquée par des prêts trop massifs à des acteurs du monde immobilier. Des centaines de banques font faillite, des milliers d’entreprises disparaissent. Mais Rodange survit.
En 1907, la fusion avec le groupe d’Ougrée-Marihaye offre la possibilité de construction d’une aciérie utilisant le procédé Thomas et d’un laminoir. En 1913, un cinquième haut-fourneau est inauguré sur le site, et en 1939 c’est un nouveau laminoir qui est installé.
En 1940, l’usine est mise sous tutelle allemande. La guerre va engendrer de très gros dégâts aux installations. En 1944: fondation de la Société anonyme minière et métallurgique de Rodange et début de la reconstruction des installations et hauts-fourneaux. Au fil des années, l’usine se modernise et en 1969 on y utilise pour la première fois le gaz.
Étape importante en 1973 avec la fusion des usines de Rodange et Athus, en Belgique, et naissance de la MMR-A (Métallurgique et Minière de Rodange Athus). Cinq ans plus tard, c’est l’entrée dans le Groupe Arbed et l’arrêt des mines, des hauts-fourneaux et de la fonderie. L’usine centenaire parvient à surmonter la crise de la sidérurgie européenne malgré les difficultés, mais au prix de la fermeture d’Athus. En 1994, la MMR-A devient Aciéries Rodange/Esch-Schifflange, puis en 2003 le site passe sous le pavillon Arcelor et Mittal en 2006.
En 2016, cinq ans après la fermeture de Schifflange, ArcelorMittal Rodange se lance sur le marché de la mobilité douce avec la production de rails à gorge pour tramway. Mais aussi, depuis lors, des rails pour pont roulant et grue ou encore des barres cathodiques.
Rodange «l’infatigable» emploie encore 200 personnes. Site «d’innovation», ArcelorMittal veut en faire un fer-de-lance de ses activités de demain. «L’avenir de la sidérurgie locale passe par une intégration renforcée de nos sites luxembourgeois, dans laquelle ArcelorMittal Rodange joue un rôle capital. Ce site historique et emblématique illustre notre engagement à faire vivre notre industrie au Grand-Duché», a ainsi souligné Pierre Jacobs, CEO ArcelorMittal Luxembourg produits longs.