Dernière présentation du rapport «Travail et cohésion sociale» pour le directeur du Statec , qui fera valoir ses droits à la retraite à la fin du mois d’octobre. Et pour la présentation de cette vingtième édition, l’accent a une nouvelle fois été mis sur le taux de risque de pauvreté, et plus précisément celui des enfants.
Un sujet que l’actuel gouvernement a également fait prioritaire pour cette mandature, car le Luxembourg reste parmi les pays les moins bien classés de l’Union européenne en ce qui concerne la pauvreté des moins de 18 ans. Un taux encore plus prononcé auprès des ménages monoparentaux, avec 44% touchés par la pauvreté.
«Nous sommes allés au-delà des indicateurs que nous utilisons d’habitude, et avons essayé de mettre les chiffres étudiés en perspective», explique Guillaume Osier, chef du service Conditions de vie du Statec. «Si en 2023, le taux de risque de pauvreté des enfants atteint 24%, il diminue de quatre points grâce au chèque-service accueil (CSA), qui améliore le niveau de vie des ménages.»
Pour un taux de risque de pauvreté «adapté»
«Si à côté du revenu, la consommation et l’épargne du ménage sont aussi prises en compte, ce risque est divisé par deux pour les enfants. Et selon les prévisions de revenu pour 2023, le taux de risque de pauvreté monétaire serait de 18,3%, en légère baisse par rapport aux 18,8% enregistrés en 2022», poursuit Guillaume Osier. «Reste que la persistance au risque de pauvreté touche 8% de la population et 15% des enfants, c’est-à-dire qu’ils étaient en risque de pauvreté en 2022 et au moins deux années entre 2019 et 2021.»
Le Statec ajoute également dans son rapport que la dynamique de la pauvreté «offre une approche plus approfondie en permettant de suivre les mouvements des individus et ménages entrant et sortant de la pauvreté sur une période prolongée». Il apparaît ainsi que plus de moitié des personnes en situation de risque de pauvreté en 2022 ne l’étaient plus en 2023. Dans le même temps, des personnes vont basculer dans la pauvreté en 2023 alors qu’elles ne l’étaient pas en 2022.»
Pour le futur ex-directeur du Statec, «il faudrait un taux de risque de pauvreté corrigé adapté pour le Luxembourg, comme nous l’avons fait en enlevant les prestations en nature», note Serge Allegrezza. Le rapport précise en effet que le taux de risque de pauvreté varie si certains critères sont pris en compte, comme le recours ou non aux prestations sociales, les dépenses pré-engagées, ou s’il est basé sur le budget de référence.