Le net rebond du PIB au premier trimestre, l’amélioration du ressenti des entreprises et les perspectives offertes par la baisse des taux d’intérêt laissent augurer une reprise de l’activité au Luxembourg, estiment les économistes du Statec qui se gardent cependant d’être trop optimistes en précisant que nous ne sommes encore que devant «un embryon de reprise». Car si l’activité est orientée à la hausse, tous les signaux ne sont pas passés au vert.
Si la confiance des entreprises et des ménages remonte, elle reste volatile. Dans le secteur de la construction, et malgré les paquets successifs de mesures du gouvernement, la confiance reste au plus bas et le nombre de transactions s’écroule, notamment dans le secteur du neuf. «Pour cette branche, la perspective d’une baisse des taux d’intérêt devrait redynamiser progressivement la demande, mais cela prendra du temps pour revenir au niveau d’activité antérieur», lit-on dans la note de conjoncture.
Sur le front de l’inflation, si l’on est passé de 3,7% en 2023 à une prévision de 2,3% pour 2024, des tensions persistent sur les services et l’inflation pourrait bien repartir en 2025 pour atteindre 2,6%, portée par les coûts de l’énergie. Sur le marché du travail, le Statec observe un net tassement de la création d’emploi et table dès lors sur une poursuite de la remontée du taux de chômage vers 5,8% en moyenne cette année (5,9% pour 2025). La croissance de l’emploi freinerait à +1,3% contre +2,2% en 2023, puis se redresserait légèrement à +1,7% en 2025.
Un déficit public persistant
Le Statec prévoit une évolution très faible des recettes publiques en 2024 (+4%). «Le freinage marqué des recettes est principalement lié à la compensation de la troisième indexation de 2023 sur les cotisations des entreprises de 2024, à l’adaptation du barème d’imposition des revenus des ménages à hauteur de quatre tranches indiciaires, mais aussi au ralentissement de la croissance de la masse salariale.» Les dépenses devraient également ralentir en 2024 à +4,8%, «sous l’effet d’une stagnation de l’investissement et de la modération de l’emploi et de l’échelle mobile des salaires».
Avec des dépenses croissant plus vite que les recettes, le solde public se détériorerait de 0,4 point de pourcentage, passant de -1,3% du PIB en 2023 à - 1,7% en 2024, estime le Statec.
En 2025, la progression des recettes devrait se normaliser (+6%), profitant notamment d’un moindre impact des allégements fiscaux. Les dépenses publiques enregistreraient une croissance similaire aux recettes, tirées principalement par la reprise de l’investissement et le programme d’achat par les pouvoirs publics de logements destinés à subvenir aux besoins des personnes à revenus faibles ou modérés. Le déficit devrait ainsi se stabiliser au niveau de l’année précédente, prévoit le Statec.