Comme chaque année, l’association américaine Global Footprint Network (GFN) calcule l’Overshoot Day, ou jour du dépassement, la date où l’humanité a épuisé les ressources que la planète peut renouveler en un an, tout en déclinant ce calcul pour chaque pays.
Et, comme chaque année, le Luxembourg obtient un classement catastrophique: en 2023, si tous les êtres humains consommaient comme un résident luxembourgeois, les ressources de la planète seraient épuisées dès le 14 février. Il faudrait ainsi l’équivalent de près de huit planètes Terre pour satisfaire les besoins en ressources du Luxembourg. Seul le Qatar fait pire, avec un jour du dépassement dès le 10 février.
Greenpeace Luxembourg n’a pas manqué d’ironiser sur ce constat: «Chaque année, le Luxembourg se distingue tout particulièrement en devenant champion d’Europe et – même! – deuxième au niveau mondial», commente l’ONG dans un communiqué publié lundi 13 février.
Ce classement est cependant souvent critiqué comme ne prenant pas bien en compte les spécificités du Luxembourg. En 2020, le Conseil supérieur du développement durable (CSDD) et la nécessité de bien considérer certains aspects comme le tourisme à la pompe, le phénomène des frontaliers ou les exportations du secteur de l’industrie qui, dans un pays de petite taille, peuvent avoir un impact non négligeable sur les résultats finaux.
Le 22 février selon le List
Cette année, le CSDD a chargé le List de se pencher sur la question et d’établir un calcul différencié de l’empreinte écologique du Luxembourg, afin de mieux refléter le profil du pays. Mais les conclusions du List, publiées le 10 février, restent très préoccupantes: ainsi, si le GFN estime que 7,77 planètes par an seraient nécessaires pour compenser le mode de consommation luxembourgeois, le List évalue ce nombre à 6,88 planètes. De même, le jour du dépassement est un peu plus tardif, mais de peu: il serait atteint dès le 22 février, et non le 14. Le Luxembourg conserverait ainsi sa deuxième place au classement mondial.
«Le modèle luxembourgeois est remis en cause», constate le CSDD, qui appelle le Luxembourg à faire «des efforts considérables pour réduire son empreinte écologique et accélérer sa transformation» et «ses décideurs et décideuses, ainsi que ses citoyens et citoyennes, à fondamentalement repenser leur modèle économique et sociétal».