Patrick Hurst (au centre), nouveau président du CET, et la directrice Nathalie Morgenthaler à sa gauche, ont présenté le rapport annuel 2018 aux côtés du nouveau collège composé de Nicole Sibenaler, Annemie Maquil, Anik Raskin et Catia Fernandes. (Photo:Paperjam)

Patrick Hurst (au centre), nouveau président du CET, et la directrice Nathalie Morgenthaler à sa gauche, ont présenté le rapport annuel 2018 aux côtés du nouveau collège composé de Nicole Sibenaler, Annemie Maquil, Anik Raskin et Catia Fernandes. (Photo:Paperjam)

Le handicap demeure le principal motif de saisine du Centre pour l’égalité de traitement, toujours aux prises avec des institutions qui l’écoutent trop peu.

Baptême du feu pour le nouveau président du CET, Patrick Hurst, officiellement intronisé en avril à la tête du collège de l’institution née il y a onze ans. Il a remis mardi matin le au président de la Chambre des députés, , avant d’en préciser les détails à la presse.

«Pour la première fois, notre collège compte une majorité de femmes», sourit-il en lisant son discours en braille. «Malheureusement, nous n’avons toujours pas de représentant d’une autre communauté religieuse», ajoute-t-il. L’appel est lancé pour le prochain renouvellement de mandat dans cinq ans.

Lui-même engagé dans le milieu associatif depuis ses années estudiantines, le nouveau président du CET souligne que les discriminations se cumulent souvent, prenant l’exemple de la nouvelle recrue Nicole Sibenaler, femme et malentendante.

39% de discrimination dans l’emploi

En 2018, le CET a été saisi de 126 nouveaux cas de discrimination au motif de la race ou de l’origine ethnique, du sexe, de l’orientation sexuelle, de la religion, du handicap ou de l’âge, s’ajoutant aux 24 dossiers non clôturés de 2017.

Les demandeurs luxembourgeois sont les plus nombreux (27%) et 51% des dossiers sont soumis par des citoyens de l’UE. Le handicap demeure le principal motif de discrimination rapporté (26%), devant le sexe (16%), l’appartenance ou non, vraie ou supposée, à une race ou ethnie (14%), l’âge (7%), la religion ou les convictions (5%) et l’orientation sexuelle (4%). Sachant que 9% des demandes concernent des discriminations multiples.

L’emploi arrive en tête des domaines dans lesquels ces discriminations sont relevées (39% des dossiers), devant l’accès aux biens et services (30%), l’éducation (6%) et la protection sociale (3%). Dans plus de la moitié des cas (55%), le CET a fourni un conseil ou réorienté le demandeur. Sachant que 23% des dossiers ont fait l’objet d’un désistement, soit parce que la personne «est seulement à la recherche de quelqu’un à [son] écoute», soit parce qu’elle ne veut pas révéler de noms ou de détails, précise le rapport.

Des institutions non réceptives

Constatant la prévalence des dossiers de discrimination dans l’emploi depuis plusieurs années, le CET a édité en 2018 une , et en particulier les personnes passant des entretiens d’embauche. Un fascicule réalisé en collaboration avec la Chambre des salariés.

L’organe consultatif demeure , y compris et surtout de la part de ses institutions partenaires. Il a beau avoir été placé sous la tutelle de la Chambre des députés depuis 2017, il n’a toujours pas obtenu la modification de la loi transposant la directive sur la libre circulation des travailleurs. «La nationalité apparaît comme un motif de discrimination, mais il n’est écrit nulle part à qui s’adresser en cas de discrimination», regrette Nathalie Morgenthaler, directrice du CET.

«Nous en avions parlé à (président de la Chambre des députés de 2013 à octobre 2018, ndlr), qui nous a répondu qu’il transmettait l’information à ses juristes, mais cela fait maintenant 18 mois» que le défaut persiste.

Seul point positif à souligner: le CET va enfin accueillir un troisième salarié, espérant ainsi pouvoir renforcer ses activités.