Visé depuis 2019 par les manifestants, qui lui reprochent la déliquescence de la situation économique du Liban, le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, est au cœur d’enquêtes dans une demi-douzaine de pays, dont le Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Visé depuis 2019 par les manifestants, qui lui reprochent la déliquescence de la situation économique du Liban, le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, est au cœur d’enquêtes dans une demi-douzaine de pays, dont le Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Eurojust a annoncé lundi la saisie de 120 millions d’euros, dont 11 sur des comptes bancaires au Luxembourg, dans le cadre de l’enquête sur le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, et son entourage.

Presque éclipsée par les saisies sur les avoirs russes dans le cadre des sanctions internationales, l’enquête au sujet des détournements présumés de fonds publics du gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, se poursuit. Lundi, , l’Agence de l’Union européenne pour la coopération en matière pénale et judiciaire a annoncé la saisie de 120 millions d’euros dans plusieurs pays européens, l’enquête portant sur 330 millions d’euros entre 2005 et 2021.

Les autorités judiciaires allemandes ont saisi trois propriétés (une à Hambourg et deux à Munich). Des parts dans une société immobilière basée à Düsseldorf ont également été sécurisées. Outre les propriétés, dont la valeur actuelle est estimée à environ 28 millions d’euros, d’autres actifs d’environ 7 millions d’euros ont été saisis dans toute l’Allemagne.

En France, les autorités ont saisi deux ensembles immobiliers à Paris d’une valeur combinée de 16 millions d’euros, ainsi que plusieurs comptes bancaires en France (2,2 millions d’euros) et à Monaco (46 millions d’euros), et un immeuble à Bruxelles d’une valeur de 7 millions d’euros.

Au Luxembourg, environ 11 millions d’euros ont été saisis sur plusieurs comptes bancaires.

Le nom des cinq suspects, tous présumés innocents, n’a pas été communiqué par Eurojust. Mais la semaine dernière, un juge libanais avait accusé le gouverneur de la BCL depuis 30 ans d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent.

Le juge Ghada Aoun a accusé le frère de M. Salamé, Raja, de faciliter le blanchiment d’argent après son arrestation la semaine dernière pour faute financière. La même accusation a été portée contre la ressortissante ukrainienne Anna Kosakova, copropriétaire d’une société avec Raja Salamé.

L’enquête a démarré en 2020 quand la justice suisse a demandé de l’aide à la justice libanaise dans le cadre de cette enquête. M. Salamé a toujours nié tout comportement délictueux.