Après une année exceptionnelle en 2021 où la croissance a atteint 5,1%, l’économie luxembourgeoise, même si elle a fait preuve de «résilience» selon les mots du FMI, a entamé une spirale descendante: 1,5% de croissance en 2022, 1,1% espérée en 2023. Et ce malgré le soutien budgétaire mis en place. Mais le rebond est là selon les experts: en 2024, le FMI prévoit une croissance de 1,7%.
Ce qui préoccupe le plus le FMI, c’est l’inflation. Une inflation qui s’est stabilisée à un niveau inférieur à celui de la plupart des pays de la zone euro – 6,2% en 2022 – mais qui devrait rester persistante à cause de l’inflation de base. La hausse des prix est estimée à 3,6% en 2023 et à 3,1% en 2023 par l’institution.
Le secteur financier vulnérable à l’immobilier
Autre souci: le secteur financier. «Le resserrement des conditions financières a commencé à avoir un impact sur le secteur financier, avec une hétérogénéité entre les segments. Dans l’ensemble, le secteur financier reste résistant, bien qu’il y ait quelques poches de vulnérabilité, en particulier dans le secteur immobilier et les institutions financières non bancaires», analyse le FMI.
Il voit dans le niveau élevé des prix de l’immobilier et de l’endettement des ménages les principaux risques à court terme pour l’économie nationale. Face à cela, le FMI préconise l’introduction de limites basées sur le revenu et d’envisager des mesures ciblées en matière de fonds propres pour renforcer la résilience des banques.
Réformer le marché immobilier
Dans ce contexte, «le FMI encourage les autorités à continuer de mener des politiques visant à lutter contre l’inflation et à maintenir la stabilité macrofinancière, tout en mettant en œuvre des politiques structurelles pour promouvoir la résilience de l’économie», lit-on dans le rapport. Le tout avec «une orientation budgétaire globalement neutre».
Pour ce qui est des réformes structurelles, le FMI incite à les concentrer sur les marchés du travail et de l’immobilier. «L’amélioration de l’accessibilité du logement doit rester une priorité absolue, et de nouvelles mesures doivent être prises du côté de l’offre, notamment par le biais d’investissements publics en début de période, tout en évitant de soutenir la demande.»
Enfin, le FMI tout en saluant l’action des autorités, encourage de nouvelles améliorations du cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Un avis intéressant à moins d’un mois de la publication du rapport d’évaluation mutuelle du GAFI (Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme). Une échéance qui inquiète.