Interpellée par les professionnels de santé autorisés à rester actifs, mais – comme les kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, psychologues, etc. –, la ministre de la Santé (LSAP) avait annoncé la possibilité pour ces professionnels désœuvrés et privés d’une grande partie de leurs ressources de rejoindre la réserve sanitaire en signant un CDD d’État. Ils se rendaient ainsi disponibles en cas de besoin de main-d’œuvre supplémentaire principalement dans les centres de soins avancés.
«Il est utile de rappeler qu’au moment de la mise en place de la réserve sanitaire et de la décision du volume qu’elle engloberait, le Luxembourg avait une courbe de trajectoire du virus qui ne cessait de croître, et ce de manière irréfrénée», souligne Mme Lenert, répondant à une question de la députée (CSV). Fin mars, c’était plus de 200 infections par jour qui étaient révélées.
«La situation s’aggravant chaque jour, le virus étant inconnu, nul ne savait dans quel laps de temps les mesures de confinement prises par le gouvernement allaient porter leurs fruits. Selon les chiffres quotidiens, la tendance indiquait que notre pays aurait pu atteindre un pic de 300 nouvelles infections par jour avec un risque de saturation des lits en soins intensifs.»
La fermeture des frontières, respectivement la réquisition du personnel frontalier, aurait abouti à une crise non gérable, de sorte que la constitution d’une large réserve sanitaire s’imposa.
Mme Lenert évoque également «la crainte et l’inquiétude quant au personnel de santé venant de l’étranger», qui pourrait être soit empêché de traverser la frontière, soit réquisitionné par les pays voisins. «La fermeture des frontières, respectivement la réquisition du personnel frontalier, aurait abouti à une crise non gérable, de sorte que la constitution d’une large réserve sanitaire s’imposa.»
Une réserve ouverte aux médecins, vétérinaires, psychothérapeutes, infirmiers, kinésithérapeutes, masseurs, podologues, rééducateurs en psychomotricité, orthophonistes, ostéopathes, diététiciens, ergothérapeutes, sages-femmes, assistants sociaux et aide-soignants.
Sont venus l’alimenter les profils dits «indispensables dans la crise sanitaire (par exemple, infirmiers, aide-soignants), et sans activité professionnelle (hommes/femmes au foyer, retraités, etc.)», ainsi que les étudiants en médecine et du Lycée technique des professions de santé (LTPS), pour des CDD de 20 à 40h par semaine. Un CDD de 16h (40% du temps plein) a été, lui, proposé aux professionnels de santé libéraux.
700 personnes affectées pour 1.489 CDD signés
«À l’heure actuelle, environ 700 personnes ont été affectées sur le terrain, que ce soit dans un hôpital, un réseau ou une maison de soins ou un centre de soins avancés», sur les 1.489 CDD signés depuis fin mars. Au total, la réserve sanitaire engendrera un coût total de 10,334 millions d’euros, d’après les estimations du ministère, charges patronales incluses.
Dans le cadre de la reprise des activités médicales et médico-dentaires décrétée le 4 mai, ces professionnels peuvent reprendre leur activité en parallèle au CDD d’État. Histoire de prévenir un nouveau besoin urgent de professionnels en cas de deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, et aussi d’assurer à ces professionnels un minimum de revenu, alors que les cabinets sont encore loin d’être pleins.