23 entreprises ont annoncé un transfert de leurs actifs. (Photo: Shutterstock)

23 entreprises ont annoncé un transfert de leurs actifs. (Photo: Shutterstock)

Dans une note publiée ce mercredi 20 mars, EY pointe du doigt les transferts d’actifs massifs induits par le Brexit, mais aussi les pertes fiscales pour le Royaume-Uni liées aux délocalisations d’emplois.

1.000 milliards de livres: c’est l’estimation «prudente» réalisée par le cabinet EY de la valeur des actifs susceptibles d’être transférés du Royaume-Uni vers l’Europe du fait du Brexit. Sachant que fin novembre 2018, EY annonçait 800 milliards d’euros.

Le total est en effet susceptible d’augmenter à mesure que le Brexit approche, prévient le cabinet .

Il précise que 23 entreprises ont annoncé un tel transfert d’actifs. Parmi elles, dix sont des banques, huit des compagnies d’assurances et cinq des gestionnaires de fortunes et d’actifs.

Des risques hors de contrôle?

63% des banques universelles, des banques d’investissement et des courtiers surveillés par le Brexit Tracker d’EY ont par ailleurs publiquement confirmé ou déclaré leur intention de transférer certaines de leurs opérations et/ou de leur personnel du Royaume-Uni vers l’Europe.

Et le chiffre tombe à 39% pour l’ensemble des sociétés de services financiers, incluant, par exemple, les sociétés de capital-investissement, les fintech et les banques de détail britanniques spécialisées.

La situation est encore loin d’être maîtrisée pour le secteur financier. «À l’approche du jour J, nous devons reconnaître qu’il existe des risques qui échappent au contrôle du secteur. Aucune entreprise de services financiers ne peut savoir avec certitude quel impact un Brexit désordonné aura sur elle, ses clients, son personnel et ses chaînes d’approvisionnement ou, plus généralement, sur l’économie britannique», commente, dans l’étude, Omar Ali, responsable des services financiers au Royaume-Uni chez EY.

Avant d’ajouter: «L’incertitude persistante conduira sans aucun doute à ce que davantage d’actifs et de personnes soient transférés du Royaume-Uni, mais pas nécessairement vers l’UE.»

Pertes de recettes fiscales

Le nombre d’emplois du secteur financier qui pourraient être délocalisés hors du Royaume-Uni s’élève à environ 7.000, selon le «Brexit Tracker». Cette délocalisation d’emplois «très bien rémunérés» touchera inévitablement l’assiette fiscale du Royaume-Uni. «Même avec une estimation prudente, la perte directe au titre des impôts sur le travail serait d’environ 600 millions £», lit-on dans l’étude.

EY ajoute que le Royaume-Uni doit aussi anticiper une perte supplémentaire de TVA et d’impôt sur les sociétés à mesure que les salaires seront dépensés à l’étranger.